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D’après le Dictionnaire de l’agriculture de 1885, le comice «désigne une réunion de propriétaires, d’agriculteurs, etc., organisée dans le but de favoriser par des encouragements, soit des médailles, soit des primes en argent, les progrès de l’agriculture, de la sylviculture, de l’horticulture, etc.» Le premier comice a été créé en Anjou par le comte de Turbilly en 1755 à Vaulandry. Un jury nommé par les habitants de la commune désignait l’agriculteur qui avait le plus beau froment et celui qui avait le plus beau seigle. La remise des prix avait lieu à l’issue de la grand-messe devant l’église et toute la population réunie. Le principe a été continué par la Société d’agriculture de Paris puis interrompu par la Révolution.
(source : Benoît Carteron ethnologue Groupe de Recherche Ethnologique de l’Anjou (G.R.E.A.), Institut de Psychologie et de Sociologie Appliquées, Université Catholique de l’Ouest, Le renouveau des comices agricoles en Anjou : du progrès par l’excellence aux vertus de la tradition.
Le duc Elie Decazes, ministre de l’intérieur de Louis XVIII, fait partie des premiers instigateurs : « Il m’a semblé que si de pareilles institutions pouvaient s’acclimater dans un État aussi avantageusement situé que la France, notre agriculture en retirerait des fruits précieux. Nos cultivateurs, mettant en commun leurs connaissances pratiques et leur expérience, seraient mieux appréciés et s’attacheraient davantage à leur état. (…) Tout ce qui sert à la nourriture de l’homme, se perfectionnerait en qualité et s’accroîtrait en quantité. Nos marchés s’approvisionneraient mieux et plus abondamment et un surcroît d’aisance générale serait un des résultats heureux des associations agricoles que nous aurions eu le bon esprit d’emprunter à nos voisins ».
Malgré une promotion importante, leur renaissance ne s’opère véritablement que dans les années 1830. Le 31 mai 1833 est promulgué un règlement visant à créer les comices agricoles. Le but est « d’instaurer de fréquents et intimes rapports entre les propriétaires et les cultivateurs et dans le même temps, de stimuler le rôle de tous ceux qui se livrent à l’agriculture et à l’élevage, en encourageant et en propageant le perfectionnement des instruments aratoires et les meilleures méthodes d’assolement, de mettre en commun et répandre le plus possible les connaissances acquises sur l’amélioration des races de bestiaux au moyen d’un croisement bien combiné ». (1)
« Ainsi s’est terminée cette fête à l’agriculture, que les hommes le moins partisans des choses nouvelles attendaient avec la plus vive impatience. Plus de quinze cents individus s’y étaient donné rendez-vous. »
(…) : « Cette fête a largement rempli le but que les membres du comice s’étaient proposé. Lui aussi [l’arrondissement de Cosne-sur-Loire] a fait acte de bon vouloir, acte de progrès. Lui aussi a voulu battre en brèche la routine, entrer dans la voie productive des améliorations, lui aussi a voulu travailler au grand œuvre de la prospérité publique, assise sur le meilleur emploi des ressources agricoles. L’appui des bons citoyens et le succès ne lui manqueront pas.»
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