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… et aux fêtes des moissons…
La troisième fonction, celle de la fête qui réunit un canton, un pays, des générations autour de l’agriculture, a souvent migré : quand elle reste dans le comice, elle n’est qu’un volet de l’animation aux côtés des produits du terroir et de concours de labours.
«Une vingtaine de concurrents s’affronteront sur deux techniques de labour : la plus ancienne, « le labour en planches », avec charrues simples, et le « labour à plat », avec charrues réversibles. « Le labour constitue la base de notre métier, l’amour du travail bien fait », explique Francis Goger, membre de l’association France labour [voir www.francelabour.fr] et organisateur de l’événement, qui voit, à travers ce rendez-vous, « une occasion pour les citadins de retrouver leurs racines, et pour les jeunes agriculteurs de présenter leur savoir-faire ».»
Très souvent, cette fête a pris son autonomie et, sous des appellations diverses : fête des moissons, fête des battages, fête des labours, fête de la châtaigne, du blé… elle est devenue une brique dans un programme d’animation touristique pour citadins en mal de nostalgie rurale. Il y a comme un divorce : la modernité, le professionnalisme, c’est dans le champ du comice ou au salon de la machine agricole ; le passé, la fête grand public, c’est les moissons à l’ancienne et le salon de l’agriculture à Paris. Ce partage reflète assez bien l’image de l’agriculture dans la société contemporaine : d’un côté, hors des regards, on produit, on élève… de l’autre, sous les projecteurs, devant les appareils photos, on rejoue le passé.
De la même façon, les musées de machines agricoles anciennes ont fleuri un peu partout en France : certains sont associatifs, d’autres sont des collections de passionnés de vieux tracteurs, quelques-uns comme le COMPA à Chartres ont acquis un statut scientifique. Ces collections prennent vie plusieurs fois dans l’année au moment des labours, des moissons et du battage, époques où la machine agricole retrouve sa force et son rôle.
Sur la professionnalisation thèse sur la patrimonialisation de l’agriculture soutenue à Reims en 2015 par Richard Dupuis… Deux musées au coeur d’une comparaison : le COMPA et le musée champenois de la Bertauge. Mais bien d’autres lieux sont évoqués… https://www.dropbox.com/s/fmve9zuv3ivczt5/25892_DUPUIS_2015.pdf?dl=0
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