Page 6 : Outils mécaniques
La force
Le collier, élément du harnais de cheval attelé
Le collier de cou : le cheval porte des sangles attachées à un collier passant autour du cou, formé d’une bande de cuir souple entourant la gorge, à l’endroit où passe la trachée-artère qui alimente les poumons de l’animal. Au démarrage de l’attelage, le collier serre la gorge de l’animal et gêne sa respiration. Pour « se donner de l’air » le cheval va rejeter sa tête en arrière, ce qui déplace son centre de gravité. Le cheval a donc moins de force de traction. Ainsi un attelage de deux chevaux ne pouvait tirer plus de cinq cents kilos. Le cheval coûtant cher à l’entretien, le paysan ne pouvait en avoir un et encore moins plusieurs. Les labours étaient donc faits sans les chevaux.
Le collier d’épaule s’appuie sur les épaules, à la différence de son prédécesseur, le collier de cou.
On a longtemps pensé que son apparition autour de l’an mille avait bouleversé l’agriculture avec la charrue à soc dissymétrique. Les recherches récentes sur les attelages antiques relativisent considérablement cette théorie
L’apparition du collier semble s’être faite progressivement à partir de l’évolution des harnais du nord-ouest de l’empire romain à partir des IIIe et IVe siècles de notre ère. On le voit apparaître avec les attelages des équipages des armées carolingiennes au Xe siècle ; il sera utilisé dans les campagnes deux siècles plus tard.
Le joug
Depuis l’Antiquité les paysans attelaient leurs bœufs grâce à un joug dit de cornes. Cette pièce de bois était installée derrière les cornes auxquelles elle était sanglée. En baissant sa tête vers l’avant, le bœuf dispose alors d’une grande force. Cependant à l’imitation de l’utilisation du cheval, l’attelage de plusieurs bœufs se faisait de front et non en file. La ferrure du bœuf était ignorée. Celle-ci n’était donc utilisée que sur terrain plat et peu usant.
Au Moyen Âge en conservant le joug de cornes, en ferrant les bœufs et en les attelant en file, on peut alors profiter de leur force dans des endroits difficiles et des sols rocailleux.
Le tracteur agricole (du latin trahere) est un véhicule automoteur, équipé de roues ou de chenilles, et qui remplit trois fonctions dans les travaux agricoles, ruraux ou forestiers :
> La traction de remorques ou de machines destinées au transport ou à la mise en valeur de l’exploitation, tels que les épandeurs à fumier, les pulvérisateurs traînés, les matériels de récolte, et labourer les terres pour les semis et récoltes… ;
> Le support d’outils ou de matériels agricoles installés, soit à l’avant (fourches/pelles sur chargeur frontal, rouleaux émotteurs, etc.), soit, le plus souvent, à l’arrière tels que charrues, déchaumeuses, faneuses, herses rotatives, broyeurs, souffleuses, etc. grâce à un système d’attelage qui est le plus souvent de type attelage trois-points pour les matériels portés ;
> L’animation des pièces rotatives et des vérins de ces matériels agricoles est réalisée grâce à la prise de force généralement située à l’arrière, ou au système hydraulique (ou pneumatique).
Le tracteur s’est développé en France avec la motorisation de l’agriculture après la Première Guerre mondiale, Peugeot, Renault et Citroën y voyant un débouché pour maintenir l’activité de leurs usines d’armement et éviter le chômage. Il prend son essor dans les années 1950. Les fermiers ayant vu leurs animaux de trait réquisitionnés par l’armée pendant la Seconde Guerre mondiale, ils n’avaient plus de chevaux ou de bœufs pour tracter leurs charrettes, si bien que les grandes exploitations agricoles du Bassin parisien se sont tournées vers le tracteur qu’on leur proposait grâce au développement de prêts sous forme de crédit. Le tracteur ne s’est véritablement imposé dans toutes les exploitations qu’à partir des années 1960.
L’attelage trois-points permet de relier une charrue ou toute autre machine agricole à un tracteur agricole. Le système d’attelage trois-points est le système le plus simple pour relier deux organes mécaniques. Les outils accrochés à l’attelage peuvent être soit portés, soit remorqués par le tracteur. Ce système ressemble à un triangle ou à la lettre A.
L’attelage trois-points est constitué
- > Du système hydraulique du tracteur,
- > Des points d’attelage,
- > Des bras de levage et des stabilisateurs.
Les attelages trois-points sont composés de trois bras mobiles ; les deux bras extérieurs – les bras de levage – sont mus par le système hydraulique et permettent la montée, la descente et l’inclinaison de l’outil. Le bras central – ou bras supérieur – est mobile, mais n’est généralement pas alimenté par le circuit hydraulique du tracteur. Chaque bras comprend un dispositif de fixation de l’outil. Le principal avantage est de transférer le poids et l’effort de l’outil sur les roues arrière du tracteur.
Le motoculteur est un engin avec deux roues, généralement de faible puissance pour des petites parcelles, et conduit par une personne à pied. Utilisé principalement en horticulture, maraîchage, arboriculture et en jardinage, le motoculteur est équipé d’un moteur thermique (essence ou diesel), muni généralement d’un essieu unique à deux roues motrices, de deux mancherons portant les poignées de commande et d’une prise de force permettant d’actionner divers outils tractés ou portés.
Un motoculteur se déplace sur ses roues.
La motobineuse, de taille généralement plus réduite que le motoculteur ne peut recevoir que des outils rotatifs et se déplace grâce à ses fraises qui travaillent le sol.