Paris, la Bibliothèque Sainte-Geneviève (place du Panthéon) et la Bibliothèque Nationale (rue Richelieu)
Jusqu’au milieu du XIXe siècle, l’introduction du métal en architecture était pour l’essentiel limité au génie civil. Il fallut, pour l’imposer dans l’architecture « noble » un architecte visionnaire, Henri Labrouste, à laquelle une récente exposition à la Cité de l’architecture accompagné d’un fort beau catalogue ont rendu hommage. En architecture, ce sont souvent les fonctions nouvelles qui imposent formes et matériaux nouveaux. La généralisation de l’enseignement et la croissance universitaire, imposent la nécessité de concevoir des lieux spécifiques pour la consultation et la conservation des ouvrages imprimés.
Avec la salle de lecture de la bibliothèque Sainte-Geneviève (1850) Labrouste montre pour la première fois dans un édifice du savoir l’élégance et la légèreté d’une ossature métallique, que l’on a pu qualifier « d’architecture apaisante » par ses lignes et sa diffusion de la lumière, propre à l’étude et à la concentration. Quelques années plus tard, dans la grande salle de lecture de la Bibliothèque nationale (1868), Labrouste pousse encore plus loin les possibilités du métal avec les formes arrondies de ses coupoles délivrant un éclairage zénithal. Tous les étudiants et chercheurs qui ont travaillé dans ces deux lieux peuvent témoigner des qualités de leur architecture, que la restauration en cours de la Bibliothèque nationale devrait montrer avec éclat.
Xavier de Massary
Xavier de Massary, Inspecteur à la Direction générale des patrimoines (MCC), collège Inventaire général. A été pendant plusieurs années en poste en Champagne-Ardenne, directeur du service de l’Inventaire en Champagne-Ardenne.