Deux images de la fonte glorieuse de l’Est, en l’occurrence de Tusey, près de Vaucouleurs.
Lorsque, jeune député, je quittais l’Assemblée pour regagner mon appartement parisien, il m’arrivait souvent de traverser, en m’émerveillant, la place de la Concorde si profondément ancrée dans l’histoire de notre pays, et qui pour les millions de touristes représente la majesté de Paris, capitale exemplaire. Grâce à « Fontes », j’apprenais que les très remarquables fontaines vivantes et glorieuses qui complètent la richesse de la Place, venaient de nos régions et précisément de Tusey dont je n’avais qu’une connaissance très imprécise avant de me plonger dans notre bible commune « Fontes ».
Fierté meusienne, lorraine, fierté de ce savoir-faire des vallées qui, de la Blaise à la Meuse, en passant par la Marne, la Saulx et l’Ornain, a tant contribué à embellir la ville-lumière voulue par l’Empereur et réalisée par Georges Eugène Haussmann, puis la IIIe République.
Deuxième souvenir que seule la lecture de « Fontes » m’a permis de me constituer : un matin de septembre 1998, reçu en audience privée par sa Sainteté Jean-Paul II au Vatican dans ses appartements personnels, je découvre au palier d’un long escalier, une statue de Jeanne d’Arc.
Je ralentis le groupe lorrain – nous étions reçus pour avoir restauré notre Église Saint-Nicolas de Rome – et fais le tour de la statue de la Sainte. Elle venait de Vaucouleurs et je mesurais une fois encore combien la maîtrise de la fonte avait donné à notre petite région, une dimension historique et mondiale.
Gardons la fierté de ce savoir-faire, gardons la volonté d’entreprendre comme nos aînés ont su la développer.
Fontaine des Mers sur la place de la Concorde à Paris 2012 Wikicommons – Auteur Fregama.
Planche du catalogue de la fonderie de Tusey (1897) source : ASPM www.e-monumen.net
Gérard Longuet, député, puis sénateur de la Meuse, ancien ministre.