Une aventure internationale…
Impossible de choisir parmi tous mes « coups de cœur », car, au fil de leurs découvertes, toutes les fontes d’art l’ont été et le demeurent !
En 1995, alors que je vivais déjà au Nordeste du Brésil depuis une vingtaine d’années, mon père me donna l’alerte ayant découvert dans la presse locale de Saint-Dizier la parution du n° 17/18 de la revue FONTES avec pour sujet les fontes d’art de Rio de Janeiro. Alors que j’avais déjà fait usage de mon atavisme (voir ma présentation) observant dans la belle ville de Recife des statues, quelques-unes monumentales balisant l’un des nombreux ponts et d’autres gracieuses aux alentours du théâtre, cette revue servit de détonateur me donnant les premières clefs de ce qui n’était que le début d’une aventure que je résume ici.
En 1998, au Musée de l’État de Pernambuco, je découvre dans l’entrée deux Griffons marqués « Val d’Osne », amorce initiale d’une chasse aux trésors prolifique ! En 1999, ce sont 79 fontes d’art publiques, en majorité statues, identifiées et inventoriées grâce à la contribution efficace de Sylvia Pontual (in memoriam), Edmond Dansot (in memoriam) et Jobson Figueirêdo. Ces œuvres appartiennent à l’État de Pernambuco, ainsi qu’aux villes de Recife et Olinda situées dans ce même État. Ces fontes d’art portent les marques Val d’Osne et Ducel, et les sculpteurs qui les signent sont Mathurin Moreau, Diebolt, Lequesne, Jacquemart et Carrier-Belleuse. En 1999, 2000 et 2001, Elisabeth Robert-Dehault est venue sur place attester de visu les trésors découverts, signer des conventions avec les administrateurs locaux et leur remettre les fiches inventaires que nous avons établies ensemble.
En 2000, Edmond Dansot, Jobson Figueirêdo, Virgínia Colares et moi-même avons fait ensemble le voyage à Paris, Reims et Saint-Dizier, visitant en compagnie d’Elisabeth Robert-Dehaut les hauts lieux de la fonte d’art en Haute-Marne et leur expression à Paris.
Entre 2000 et 2005, j’ai eu l’occasion de documenter des fontes d’art à São Paulo, Maceió, João Pessoa, Porto Alegre. La rencontre avec José Francisco Alves en 2002 à Porto Alegre, à l’occasion du 2° Forum Social Mondial, a été un événement décisif pour concrétiser les découvertes dans le Sud du Brésil. Ensemble, avec d’Elisabeth Robert-Dehault, en 2003 nous avons pu admirer et identifier les fontaines Durenne présentes dans les villes de Pelotas, Porto Alegre et Rio Grande. Ce processus a culminé avec la belle publication en 2009 du livre d’art « Fontes d’Art no / au Rio Grande do Sul » de José Francisco Alves.
En 2002, de passage en France et en service bénévole au Sanctuaire de Notre-Dame de Lourdes, j’ai vécu un double miracle ! Aimant à la main, en guise de chapelet, ce sont 141 statues en fontes, dont le superbe Chemin de Croix, qui me sont apparues à chaque détour du sanctuaire ! Le second miracle s’est réalisé grâce à notre reconnaissance mutuelle avec la conservatrice du Musée de Lourdes, en poste à ce moment-là, Thérèse Franque après des années perdues de vue. Thérèse Franque s’est alors impliquée dans la recherche des origines de ces innombrables statues qui représentaient une énigme quant à leurs origines. Elle a réalisé un troisième miracle me permettant de monter sur une échelle du Sanctuaire pour vérifier aimant à la main la statue de la Vierge couronnée située au centre de l’Esplanade centrale ; son identité est probablement Denonvilliers comme sa réplique découverte ensuite à l’ombre de la cathédrale de João Pessoa ici au Nordeste du Brésil.
En 2006, en séjour d’étude et humanitaire en Argentine, grâce à des amies « Dominicaines de Tucumán », j’ai pu donner libre cours à ma curiosité découvrant et photographiant à San Miguel de Tucumán une vingtaine de statues et groupes de statues dont quelques-uns uniques, cela grâce à Ricardo Viola qui avait déjà documenté ces fontes et à qui il manquait le pion déterminant l’origine exacte de ces précieuses œuvres d’art.
Grâce à l’insistance et à l’appui d’Elisabeth Robert-Dehault, j’ai participé aux séminaires internationaux Fontes d’Art à Buenos Aires-Argentine (2003), Santiago-Chili (2005) et Montevideo-Uruguay (2007) y présentant à chaque fois l’avancée de mes trouvailles, photos et aimant à l’appui !
Le chemin suivi tout au long de cette « aventure fontes d’art » m’a permis de tisser des liens d’amitiés durables et d’élargir mes connaissances dans ce domaine de la Culture au milieu duquel j’ai évolué comme je l’évoque dans ma présentation.
PHOTOGRAPHIES – Geneviève Remy :
Geneviève Remy-Gê – João Pessoa, Brésil, 1° mai 2016
Le point de départ de ma trajectoire est à Saint-Dizier où en 1895 mon grand-père paternel fonda l’Établissement Remy-Mallet, fournisseur de matériel industriel auprès des fonderies de la région. Très tôt, j’ai donc appris grâce à ma famille l’importance des fonderies de Haute-Marne ainsi que la valeur inestimable de leur production et extension artistiques. C’était une habitude, devenue presqu’une manie, de lire partout en voyage les inscriptions indiquant l’origine, en majorité haut-marnaise, des lampadaires, monuments, statues, etc.
À l’âge de douze ans, j’ai reçu mon premier appareil photo -Kodak- et depuis en ai toujours eu un dans les mains et devant les yeux. Avec l’aimant, ce sont mes deux inséparables instruments de recherche et vérification ASPM !
Née à Saint-Dizier, infirmière et appartenant à la Congrégation Notre-Dame, je vis depuis 1972 dans le Nordeste du Brésil assumant une mission d’évangélisation et d’éducation populaire. En 1985, j’ai acquis la nationalité brésilienne afin de pouvoir m’impliquer davantage dans la vie politique de ce pays-continent. Actuellement, je fais partie de l’Articulação de Mulheres Brasileiras – Articulation de Femmes Brésiliennes (AMB) et suis en lien avec l’association Médicos del Mundo en Argentine.
Quelques-unes des fontes d’art emblématiques « coups de cœur » sélectionnées dans mes archives photos, la date indiquée correspond à l’année du premier registre photo de l’œuvre :
Griffons de Delafontaine marque VO Museu do Estado de Pernambuco Recife Brésil photo Geneviève Remy 1998
Aurore et Crépuscule de Mathurin Moreau Teatro Santa Isabel Recife Brésil photo Geneviève Remy 1999
Aurore de Mathurin Moreau Teatro Santa Isabel Recife Brésil photo Geneviève Remy 1999
Aurore de Mathurin Moreau Teatro Santa Isabel Recife Brésil photo Geneviève Remy 1999
Praça da República, Teatro Santa Isabel, Palácio do Campo das Princesas Recife Brésil photo Edmond Dansot
Praça da República, Teatro Santa Isabel, Palácio do Campodas Princesas Recife Brésil photo Edmond Dansot
Le Commerce et la Justice Carrier Belleuse Pont Mauricio de Nassau Recife Brésil photo Geneviève Remy 1999
Lion du Val d’Osne in loco Haute-Marne photo Edmond Dansot 2000
Lion du Val d’Osne in loco Haute-Marne photo Geneviève Remy 2000
Lion de Jacquemart Sport Club do Recife Brésil photo Geneviève Remy 1999
Lion de Jacquemart Sport Club do Recife Brésil photo Geneviève Remy 1999
Lion de Jacquemart San Miguel de Tucumán Argentine photo Geneviève Remy 2006
Fontaine Wallace Montparnasse Paris photo Geneviève Remy 2012
Fontaine Wallace Montparnasse Paris photo Geneviève Remy 2012
En compagnie de la Bonté, la Simplicité, la Charité et la Sobriété Montparnasse Paris photo Geneviève Remy 2012
Plaque station de Métro Montparnasse ligne 12 Paris Photo Geneviève Remy 2010, preuve que la manie de l’observation et du registre continue !
Geneviève (Gê) Remy D’une famille de Saint-Dizier (Remy-Mallet, fournisseur de matériel industriel), née à Saint-Dizier, infirmière et appartenant à la Congrégation Notre-Dame, vit depuis 1972 dans le Nordeste du Brésil, assumant une mission d’évangélisation et d’éducation populaire. En 1985, Geneviève Remy a pris la nationalité brésilienne pour s’impliquer davantage dans la vie politique de ce pays-continent. Participe à la recherche des fontes d’art françaises avec l’ASPM.