Ce texte (à télécharger) contient l’offre commerciale d’objets en fer fondu (fonte) proposés à l’Hôtel d’Uzès par Réaumur
Après l’épisode de la rampe d’escalier de l’hôtel Pelletier de Saint-Fargeau (avant 1690) (voir Fontes n° 83 – Fontes n° 83 – De Durenne-Val d’Osne à GHM : fin de l’histoire – Des fontes d’ornement de 1690 – et e-monumen.net = Escalier d’honneur – Hôtel de Saint-Fargeau – Paris), ce document (saisi par nos soins à partir de l’article écrit par Daniel Bontemps et Catherine Prade (1) nous remet en mémoire une histoire étonnante : Réaumur qui avait travaillé sur l’art d’adoucir le fer fondu ou de faire des ouvrages de fer fondu aussi finis que de fer forgé… (Téléchargeable ici : Reaumur-art_adoucir.pdf) se lance dans la production et le commerce de produits d’ornement en fer fondu. L’Hôtel d’Uzès propose un catalogue de balcons, de vases, de serrurerie… avec son tarif. C’est ce document qui est proposé ici.
L’entreprise parisienne sera couplée avec une production à Cosne-sur-Loire ; à Paris, on stocke, on montre. Le rapport des huissiers envoyé par la corporation des serruriers (ajouté à ce tarif) décrit un hôtel avec une forge, des ouvriers qui retravaillent les objets en fer.
Cette histoire (qui fera l’objet d’un article ultérieurement) s’est mal terminée pour deux raisons : la première est l’hostilité affichée et active des corporations lésées par ce nouveau procédé qui abaissait formidablement les coûts et les prix. Voltaire écrira : “L’entreprise du fer brut forgé ou converti en acier…, beaucoup d’autres efforts pareils ont pu faire perdue un temps précieux et ruiner même quelques familles…”. L’autre raison est la difficulté d’alors à avoir une qualité suivie : beaucoup de produits faits à Cosne étaient défectueux. Voltaire ajoute “Des systèmes trop hasardés ont déformé des travaux qui auraient été très utiles” [Voltaire, Précis du siècle de Louis XV, Bibliothèque de la Pléïade, Paris, 1978, p. 1569.]
Pour voir une des rares productions identifiées de cette époque, cliquez sur : Heurtoir de porte – Paris
Des ouvrages de fer et acier fondus et adoucis, qui se trouvent dans le magasin de la manufacture royale d’Orléans, établie à Paris, rue S. Thomas du Louvre, à l’hôtel d’Uzès. Imprimé conservé à la bibliothèque Mazarine dans un recueil factice. Nous avons conservé l’orthographe d’époque.
Pour télécharger ce document cliquez sur : inventaire uzes_reaumur
(1) Un magasin parisien d’ouvrages en fonte de fer ornée au XVIIIe siècle. Une réussite métallurgique méconnue de Réaumur / Daniel Bontemps, Catherine Prade. – 6 fig. en noir
In : Bulletin de la Société d’Histoire de Paris et de l’Ile-de-France, 1994, p. 215-261