Durenne et le Beau Danube bleu

Durenne et le Beau Danube bleu

La capitale de la Hongrie, Budapest,  est formée de deux villes, Buda et Pest qu’il fallait réunir : ce qui n’était pas aisé car le Danube est un fleuve difficile à contrôler : il n’est  bleu que dans les valses de Vienne. Après le Pont aux Chaînes, la seconde réalisation fut le pont Marguerite, Margit híd, inauguré en 1875 et mis en service en 1875. Plusieurs particularités : il est en trois morceaux car il relie outre Buda et Pest, l’île Marguerite, ce qui lui donne une allure particulière avec son angle de 150°. Il a été confié à un Français, Ernest Goüin (ou Gouin) (1815-1885).

En 1846, Ernest Gouin fonde les ateliers de construction de locomotives et de machines de filature aux Batignolles et, trois ans plus tard, il introduit en France la technique de construction des ponts en fer. Des ateliers des Batignolles sortent de nombreux ouvrages d’art, tels que les ponts métalliques d’Asnières, de Culoz, de Mâcon, ainsi que de multiples ponts à l’étranger : Hongrie, Italie, Hollande, Roumanie, Russie, Australie, Algérie…

Entre-temps, Gouin fonde, à Nantes, des chantiers de construction de navires en bois et en fer, à voiles et à vapeur.

Pendant près de quarante ans, il participe aux études et à la conduite de nombreuses lignes de chemin de fer dont la réalisation est confiée à la société qu’il dirige : celles traversant les Pyrénées près de Saint-Sébastien, les Apennins près de Naples, les Carparthes en Roumanie, les Alpes du Tyrol, le réseau de Bône-Guelma en Algérie, la ligne de Dakar à Saint-Louis au Sénégal et de multiples lignes d’intérêt local en France et en Belgique.

Président du conseil des prud’hommes de la Seine, de la chambre de commerce de Paris, conseiller municipal de la capitale, Ernest Gouin sera également nommé régent de la Banque de France.

Après sa mort, sa société, société en commandite “Ernest Gouin et Cie” de 1846 à 1871, puis “Société (anonyme) de construction des Batignolles”, sera dirigée par la famille de père en fils et d’oncle en neveu, jusqu’à ce que, fusionnée avec SPIE, elle perde son identité.

Pour la réalisation de ce pont, Gouin a été honoré par l’Empereur François-Joseph de  l’ordre de François-Joseph.

La décoration du pont a été confiée à un sculpteur français : Wilbrod Chabrol Thabard qui a proposé de façon classique des figures de la “navigation” que l’on peut encore voir aujourd’hui.

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Les superstructures métalliques décoratives et les candélabres ont été réalisés par la fonderie Durenne. Mais, ne cherchez pas, le décor a disparu car le pont a sauté pendant la seconde guerre mondiale puis a été reconstruit ; seules les piles sont la trace de l’ancien pont, ainsi que les images anciennes que nous avons retrouvées.

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Que signifie cette gravure ?

La gravure de 1893 due à Mihály Zichy nous montre une scène étrange où l’on voit la mort tenir un vivant…  Peu après l’inauguration du pont, il y eut une vague de suicides pour échapper à des ennuis personnels ou financiers. Cela inspira une ballade au poète hongrois János Arany. Illustré par Mihály Zichy. La forme du pont rendait impossible toute surveillance de la part des autorités.

Source trouvée par Micheline Casier que nous remercions

http://en.wikipedia.org/wiki/Margaret_Bridge

Soon after the bridge was inaugurated, it became a preferred spot for people seeking to take their own life over personal or financial troubles. The wave of suicides inspired János Arany a renowned Hungarian poet to compose a ballad about the jumpers. It was widely distributed in leaflet format, illustrated with Mihály Zichy ‘s romantic styled intricate pencil drawings.

Thanks to this design feature, the new bridge quickly attracted its own particular, melancholic public. Those wishing to throw themselves into the deep forever transferred allegiances to Margaret Bridge as the constable responsible for watching the bridge was unable to see people walking between the two ends due to the bend in the middle. The celebrated 19th-century Hungarian poet János Arany immortalised the jumpers in his ballad “The Dedication of the Bridge” written in 1877.

 

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SOURCES

http://dbridges.fw.hu/hidak/margithid.html

Structurae http://fr.structurae.de/structures/data/index.cfm?id=s0002737

Planète TP http://www.planete-tp.com/article.php3?id_article=1290

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