Pierres lithographiques : présentation du Conservatoire des Arts de la métallurgie

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La lithographie, emblématique  du XIXe siècle

Cette technique a été inventée en 1796 en Allemagne par Aloys Senefelder, dramaturge qui n’avait pas les moyens de faire éditer ses pièces. Il cherche une solution pour le faire lui-même. Le cuivre étant trop cher, il utilise des pierres bavaroises tendres et lisses. Il découvre fortuitement le moyen de graver la pierre avec un acide. La méthode permet de reproduire en de nombreux exemplaires des textes et des dessins pour un coût faible.
Auparavant les textes étaient imprimés par la méthode des lettres mobiles en plomb développée par Gutenberg au XVe siècle. Les dessins étaient reproduits via des plaques de bois gravées. Cette méthode appelée xylographie est ensuite remplacée par la gravure de plaques de cuivre, méthode appelée taille-douce.
La technique de gravure sur pierres parvient en France au début du XIXe siècle ; elle prend de l’essor à partir de la parution du livre de Aloys Senefelder en 1819, écrit en français par son auteur.
Les pierres

À l’origine les pierres venaient de Solenhofen en Bavière.
En France, des carrières sont utilisées au nord de Montpellier, dans l’Ain à Marchamp, dans les Deux-Sèvres à Pioussay, dans l’Aube à Palissot et à proximité de Reims.
Les pierres calcaires possèdent un grain très fin et une structure très serrée avec une densité de 2,7.

Technique
La pierre est surfacée et polie en frottant deux pierres entre elles avec un abrasif très fin. Les dessins ou les textes sont tracés avec un crayon gras à l’envers afin d’apparaître dans le bon sens après le tirage.
Lorsque la pierre est prête, sa surface est passée à l’eau-forte (acide nitrique) diluée avec de l’eau. L’eau-forte attaque la pierre sauf la partie qui se trouve sous les traits de crayon gras. La pierre est lavée ensuite à l’eau. Pour la stocker on verse une solution de gomme arabique dissoute dans de l’eau.

Utilisation : nettoyée avec une éponge humide, la pierre est placée sur la presse, encrée sur toute sa surface. La partie dessinée retient l’encre à la différence de la partie humide.
La feuille de papier est posée sur la surface encrée et une feuille plus épaisse couvre l’ensemble. Le bras de la presse appuie sur cette dernière ; la presse se déplace afin que toute la surface soit pressée. La pression est de 150 kg par cm2. Il ne reste plus qu’à retirer la feuille pour découvrir l’impression réalisée.

Les pierres du paradis

Le stock est composé de plus de 800 pierres dont un grand nombre a servi à réaliser le catalogue de Capitain-Gény paru en 1913.
L’impression a été faite à l’imprimerie Guillemin de Wassy, toujours en activité à ce jour.
Les pierres pèsent de 5 à plus de 50 kg suivant les dimensions.
Certaines pierres sont en bon état et d’autres dans un état de moyen à très mauvais, dû aux conditions de stockage pas toujours adaptées. Une centaine de pierres n’ont pas pu être rattachées à un catalogue.
La lithographie a été remplacée par la méthode offset. Elle est encore utilisée par un certain nombre d’artistes pour réaliser leurs œuvres.

Rédaction : Sylvain Roze

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