Vienne le temps, sonne l’heure… Vox dei, la cloche a une fonction religieuse, scande le temps dans le village. Pour les travaux, pour le culte, pour les joies et les peines.
La cloche est un être vivant: elle a un nom, elle est baptisée avec parrain et marraine. Son statut est ambigu: elle n’est pas la voix de Dieu, mais elle bat le rappel pour la messe, les Vêpres ou l’Angélus. Elle se tait durant la Passion…
Elle n’est pas sacrée, mais touche de près au sacré. Faute de montre, c’est l’église et son clergé qui commandent le temps du village qui s’organise autour du clocher. Les villes n’auront de cesse de se doter d’un temps à elles, proclamé sur le campanile ou le beffroi avec une horloge mécanique qui propose un temps réel, calculé, rationnel… Les usines, comme les écoles, marcheront également au son de la cloche qui donne le signal du travail, de la sortie.
La technique de fabrication des cloches est particulière: les saintiers travaillent dans une fosse aménagée devant l’église: il est plus simple de déplacer l’atelier que la cloche souvent fort lourde.
Les saintiers du Bassigny ont joué un grand rôle dans l’histoire de cette pratique. Issus de la région de Breuvannes, ils ont circulé, essaimé (Bollée au Mans par exemple). Le musée campanaire de Robécourt (Vosges) présente cette histoire étonnante.
Le bronze reste le métal roi pour une bonne sonorité, malgré des essais d’utilisation de l’acier moulé qui restera décevante.
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Sur la technique de fabrication des cloches, sur l’histoire des saintiers, nous vous renvoyons au numéro 16 de Fontes consacré à ce sujet. Ce court article est issu du Fontes 60-61 (voir bibliographie).