Un Barbedienne à 218 000 livres !

A l’origine de sa création, l’on retrouve pourtant trois des plus grands noms des arts industriels de la seconde moitié du XIXe siècle : Ferdinand Barbedienne (1810-1892), fondateur et directeur de la célèbre manufacture de bronzes d’art du même nom, Albert-Ernest Carrier-Belleuse (1824-1887), sculpteur-ornemaniste qui fut également le maître de Rodin pendant plusieurs années, Constant Sévin (1821-1888), sculpteur-ornemaniste également qui, pendant près de 23 ans chez Barbedienne, fut associé aux commandes les plus prestigieuses. De leur étroite collaboration ne pouvait donc naître qu’une œuvre d’exception, à une époque – le Second Empire – où Arts et Industrie unissaient leurs efforts pour faire de Paris l’un des grands centres mondiaux dans la production d’objets d’art et de luxe.

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 Manifeste de savoir-faire

Objectif atteint avec ce miroir monumental qui, du haut de ses deux mètres, impressionne encore aujourd’hui autant qu’il questionne. Pourquoi une telle débauche d’ornements, de putti, mascarons, rinceaux et autres cuirs découpés ? Tout simplement pour séduire de futurs clients, attirés par le prestige de la maison Barbedienne. Il s’agit en fait d’une sorte d’œuvre « manifeste » du savoir-faire de ce fondeur né au début du siècle dans une famille de modestes paysans normands, qui fit d’abord fortune dans les papiers peints avant de se lancer dans la reproduction à grande échelle de bronzes d’art.

Lors de l’Exposition universelle de Paris de 1867, un premier modèle de ce miroir avait déjà été présenté au public. Avec un certain succès vraisemblablement, puisqu’il fut directement acquis après l’Exposition par William Ward, 1er comte Dudley (il figure aujourd’hui dans les collections du Bowes Museum à Barnard Castel, dans le comté de Durham). Onze ans plus tard, en 1878 et toujours à Paris, à l’occasion de la troisième édition de l’Exposition universelle, la Maison Barbedienne récidiva en présentant un nouveau modèle de miroir monumental, désormais réalisé uniquement en bronze doré. Jusqu’il y a peu, l’on pensait que cet exemplaire, acquis en 1996 par le musée d’Orsay, était unique, mais la pièce proposée par Christie’s démontre qu’il avait bien un frère jumeau. Estimée au départ entre 100.000 et 150.000 livres sterling, cette rareté a finalement changé de mains contre 218.500 livres sterling, frais compris. Le prix de l’excellence !

Source : http://www.lesoir.be/498448/article/culture/marche-l-art/2014-03-19/fastes-maison-barbedienne

Voir également le présentation du miroir détenu par le Musée d’Orsay

et le site de la vente : http://www.alaintruong.com/archives/2014/03/06/29372618.html

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