Revue de presse : restauration de la gloriette de Buffon

Nous avions publié cet article : https://www.fontesdart.org/sauvez-la-gloriette-de-buffon/Voici de bonnes nouvelles :  Au Jardin des Plantes, la Gloriette de Buffon renaît

source : https://www.lemoniteur.fr/article/reouverture-de-la-gloriette-de-buffon-au-jardin-des-plantes-paris-ve.1984484

Service Architecture & Urbanisme |  le 26/07/2018  |  Réalisations

Après sept mois de travaux, le belvédère qui surplombe les allées du Jardin des Plantes, dans le Ve arrondissement, retrouve tout son éclat. Il est la plus ancienne construction métallique de Paris.

Gloriette de Buffon après restauration

Depuis 1635, date de la création par Louis XIII du Jardin royal des Plantes médicinales, le Jardin des Plantes a évolué avec les besoins et les styles d’aménagements de chaque époque.  L’un des plus anciens témoins de cette évolution est la Gloriette de Buffon, érigée au sommet de la butte du labyrinthe. Avant-gardiste pour l’époque, la Gloriette précède de 60 ans les œuvres de Victor Baltard, et de plus d’un siècle les réalisations de Gustave Eiffel

Le belvédère a en effet été construit en 1786-87 sur l’ordre du Comte de Buffon, d’après les dessins d’Edme Verniquet, architecte de Louis XVI, et réalisé par Claude-Vincent Mille, serrurier du Roi. Elle est classée au titre des monuments historiques depuis 1993.

Etablie sur un plan de forme circulaire, la Gloriette présente huit colonnes. Constitué d’une armature en fonte de très haute qualité fabriquée dans les forges de Buffon à Montbard, le kiosque présente des superstructures et des décorations composées de bronze, cuivre, laiton et or. Cet habillage dissimule en grande partie l’ossature en fer fixée par rivets.

S’élevant sur plus de 9 mètres, la Gloriette est surmontée d’une sphère armillaire en fonte et cuivre, modélisant le mouvement des étoiles, du Soleil et de l’écliptique autour de la Terre. Un gong solaire, qui sonnait chaque jour à midi, dominait l’ensemble. Ce dernier a aujourd’hui disparu. Malheureusement, l’association des différents métaux transforma la structure en une pile polymétallique, et certains éléments se dégradèrent rapidement par électrolyse. Restauré au début des années 1980, l’édifice avait retrouvé son aspect originel. Mais depuis, la forte fréquentation du Jardin des Plantes, la pollution et la stagnation des eaux, entre autres, ont détérioré ses décors mais aussi fragilisé sa structure, le rendant dangereux pour le public et obligeant le Muséum à fermer son accès.

Restauration par sablage

Pour sa rénovation, le Muséum a lancé en 2016 un appel aux dons auprès du grand public, qui a largement répondu. Les entreprises mécènes (Fondation du patrimoine grâce au mécénat de la Fondation Total, Fondation de la Maison de la Chimie, Eiffage, Société des Amis du Muséum) ont également apporté leur soutien à la rénovation. L’une des premières étapes fut la dépose, consistant à démonter une à une chacune des pièces de la Gloriette : habillage, bancs, balustrades, toiture, girouette, sphère armillaire… qui a ensuite été étiquetée, répertoriée, emballée et stockée provisoirement dans un container avant d’être acheminée en atelier de restauration, à la Forge d’Art Loubière.

La restauration en atelier a débuté par le sablage des principales pièces métalliques de la structure. Le but de cette opération est de nettoyer sans abîmer le support et de permettre une bonne adhésion entre le métal et la métallisation. Un traitement spécifique de surface, le micro-sablage, mieux adapté aux supports délicats, a été appliqué sur les pièces ornementales, telles que les macarons, les lettres et les palmettes.

Les pièces nettoyées ont ensuite été mises en dorure, grâce à une technique artisanale, la dorure à l’huile ou mixtion. Parmi les pièces ornementales restaurées, les plus altérées ont été refaites ou remodelées et ont perdu leur aspect ancien. Pour redonner une apparence vieillie et lustrée, les décors ont été patinés. L’altération des éléments de la structure n’est pas seulement due au temps et au climat mais aussi aux graffiti. Ceux-ci ont été dissous grâce à un nettoyage par compresses chimiques avec un solvant, choisi pour ne pas abîmer le support.

Montage à blanc

Au-delà de l’aspect décoratif, des travaux de réfection ont été effectués tels que le re-façonnage d’éléments déformés, le bouchage des aspérités avec apport de matière ou encore la soudure de réparation de certaines parties. Une fois les différents éléments de la Gloriette de Buffon restaurés, la structure a été montée “à blanc”, c’est-à-dire assemblée provisoirement pour vérifier la conformité de l’assemblage et la stabilité de l’ensemble avant conditionnement pour le transport et remontage définitif.

Lors de cette dernière étape au Jardin des Plantes, des analyses ont permis de caractériser les propriétés des métaux et de vérifier leur comportement mécanique face à des charges permanentes. La structure a ainsi été reprise et renforcée, notamment les pieds d’ancrage, qui ayant perdu de la matière, étaient rendus plus sensibles aux vibrations provoquées par le vent et les visiteurs.

Au-delà des pieds de poteaux, la structure portante a été rénovée dans son ensemble : dé-végétalisation des soubassements et du dallage, réparation ou remplacement des blocs de pierre défectueux ou manquants du socle.  Une repose de dallage a été effectuée pour le revêtement du sol après une sélection minutieuse de nouvelles pierres par l’architecte en chef des monuments historiques. Et en guise de touche finale, tous les éléments restaurés en atelier ont été remontés sur la structure.

Le projet

Maître d’ouvrage : Muséum national d’Histoire naturelle. Maître d’ouvrage délégué : Oppic. Maître d’œuvre : François Botton, architecte en chef des monuments historiques (ACMH). Coût de la restauration : 600 K€ TTC.

Voir également : https://fr.wikipedia.org/wiki/Gloriette_de_Buffon

Bury – Modèles de serrurerie – planche 37

Parmi les ouvrages remarquables de cette espèce, le belvédère du Jardin des Plantes occupe le premier rang. Ce joli pavillon se compose de huit colonnes posées sur d’élégans piédestaux, qui supportent un entablement circulaire, au-dessus duquel est un petit toit en treillis à jour. Une jolie lanterne, surmontée d’une sphère céleste et d’une girouette, couronne ce monument, qui mérite la réputation dont il jouit par son ajustement, son exécution et l’effet merveilleux qu’il produit du lieu élevé où il est placé. Il entre beaucoup de cuivre dans sa structure ; la plupart des accessoires sont de ce métal. Parmi les détails que nous donnons sur une plus grande échelle, on remarquera sans doute la forme particulière donnée aux oves, et la manière dont sont construits les barreaux formant treillis. Ces derniers sont revêtus à leur pied d’une feuille de tôle qui sert à garantir le dessus de la corniche. À l’aide de ces détails, on verra aussi que les profils des ordres et les ornemens ne manquent ni d’élégance, ni d’une certaine pureté. Le toit du petit lanternon est plein et couvert d’espèces d’écaillés. Entre les piédestaux sont des bancs avec une grille d’appui. Par l’inspection du plan gravé au-dessous de l’élévation, on peut se faire une juste idée de sa disposition générale et de la forme de l’escalier qui y conduit.
Exemples gravés géométriquement par MM. Normand, Hibon, Thierry, Olivier, etc., Date

 

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