Près d’Amboise, la Fonderie Ducel entre art et industrie
De la fonderie qui a marqué l’histoire industrielle de Pocé-sur-Cisse sont sorties des sculptures d’art urbain aujourd’hui disséminées dans le monde entier.
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Avec ses forums des associations culturelles et ses Journées du patrimoine, le mois de septembre est l’occasion de découvrir ou redécouvrir des périodes historiques et industrielles des communes du canton. Telle que la fonderie d’art Jean-Jacques Ducel de Pocé-sur-Cisse.
Charles Moisan de la Thomasserie, déjà propriétaire de la fonderie de Fréteval, obtient en 1823 l’autorisation de créer une usine de fer au pied du château de Pocé. Le choix de l’implantation au cœur de la région tourangelle résidait dans la proximité avec les matières premières. Le minerai provenait du Berry et des communes alentour. La forêt de Château-Renault a fourni le charbon de bois, le sable était tiré de la Loire et la Ramberge assurait les besoins en eau.
Composé d’un haut-fourneau, d’une affinerie, d’un patouillet et d’un bocard, cet établissement de moyenne importance est vendu en 1829 à deux maîtres de forges, Jean-Jacques Ducel et Paulin Viry. Ce dernier décédera en 1843, laissant son associé seul aux commandes.
Une des premières fonderies d’art en France
Le 19e siècle est en plein essor industriel et l’usine connaît une expansion considérable. Deux autres hauts-fourneaux seront construits en 1850 et 1858. À son apogée, quatre cents personnes travailleront à la fonderie, produisant huit cents tonnes de fonte par an. Elle devient l’une des premières fonderies d’art en France. Les copies d’œuvres de sculpteurs de l’Antiquité ou de la Renaissance sont très prisées et certaines d’entre elles reçoivent des récompenses lors d’expositions internationales.
« Jean-Jacques Ducel a dirigé la fonderie pendant près de cinquante ans. Le tracé de la route actuelle menant à Saint-Ouen-les-Vignes est à mettre à son actif, précise Jeannine Gosset, présidente de l’association pour la sauvegarde et la promotion des œuvres d’art de la fonderie Jean-Jacques Ducel.
Certaines œuvres ont voyagé jusqu’en Amérique du Sud
Si de la fonte utilitaire, type poêles ou rouleaux pour la culture, est sortie de l’usine, la fonte d’art et d’ornement urbain a contribué au rayonnement mondial de ce maître de forges. Le Neptune est la plus imposante des œuvres de Ducel. À ce jour, vingt-deux reproductions ont été répertoriées en France et à l’étranger. Des problèmes politiques ont d’ailleurs permis l’expatriation d’œuvres en Amérique du Sud, notamment. L’objectif principal de l’association est de répertorier, cataloguer et faire connaître les réalisations de Ducel disséminées dans le monde entier. »
Peu après son décès en 1877, l’usine est vendue et détruite. Ne subsistent à Pocé-sur-Cisse que le château, les écuries, la halle à charbon et des œuvres ornant le parc, l’étang et l’église. Dernier petit mystère : l’église Saint-Adrien est parée d’une statue de Saint-Eloi de 1844, signée Ducel et Viry. Or, ce dernier est décédé en 1843…
Nota : sur Ducel dans notre base de données
https://e-monumen.net/patrimoine-monumental/ducel/
et sur le catalogue
J.J. Ducel Fils, maître de forges – Rue des quatre Fils n° 22 à Paris