La Troisième République établit définitivement un état démocratique dont la bourgeoisie assure la prospérité.
Succédant aux rois et aux princes, Marianne, les défenseurs de la patrie ou les acteurs d’une société du progrès accèdent à l’éternité par le monument.
Marianne, coiffée du bonnet phrygien, fait son apparition en 1889 pour le centenaire de la Révolution. Icône – parfois maçonnique – des valeurs de la République triomphante, elle investit l’espace public et les mairies de France. Elle sera aussi le symbole de récentes démocraties latino-américaines. Le fonds Ferry-Capitain recèle une Marianne en pied et huit bustes dont un modèle de Jacques France décliné en plusieurs tailles qui rencontrera un vif succès.
Quelques modèles de monuments ont été miraculeusement conservés. Édités, comme les bustes, à l’unité, ils étaient souvent détruits à la demande du sculpteur ou du commanditaire. Le fonds comprend deux soldats de la guerre de 1870, éléments de monuments non retrouvés, le grand tragédien Talma (Poix-Terron), la maquette du monument des soldats de la Haute-Marne tués à l’ennemi (Chaumont), le buste et les bas-reliefs du monument à Eugène Carada, fondateur de la Banque centrale de Roumanie, détruit en 1948 par le régime communiste.
Le fonds de modèles Ferry-Capitain
La galerie des 29 bustes d’hommes est le témoin rare d’une pratique si répandue au XIXe siècle qu’elle a pu être qualifiée de bustomania.
Militaires, savants, médecins, bienfaiteurs, hommes politiques, d’affaires, de lettres…, les « grands hommes » honorés et statufiés par leurs pairs illustrent les valeurs exemplaires servant le bien commun.
En dehors des portraits de Madame de Heredia, de sa fille et d’une fillette, les bustes féminins révèlent le goût de l’élite pour la culture classique.
Source : ASPM
Source : ASPM Elisabeth Robert-Dehault – Guillaume Delvaux
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