Mascarons

Hommage à d’humbles masques de fonte ou de bronze qui ornent généralement nos fontaines, la pierre étant réservée aux entrées des maisons ou des palais, les linteaux, les voûtes des arcs de fenêtre.

Très souvent, ils ne sont ni signés par le sculpteur, ni par le fondeur, ce qui veut dire que, devant le masque, on ne peut que regarder, admirer. La seule création qui sorte de l’anonymat est celle de Rodin pour les serres d’Auteuil et, là encore, on ignore la fonderie choisie.


Le mascaron évoque une divinité de second rang, un humble petit dieu dont la fonction est de faire peur : sa fonction était, à l’origine, d’éloigner les mauvais esprits afin qu’ils ne pénètrent pas dans la demeure. Pour employer un mot savant, ils ont une fonction apotropaïque (conjurer le mauvais sort). La Méduse en est une variante. Janus bifrons aussi, avec son double visage, aimable ou effrayant, guerre et paix.

Les mascarons sont revenus dans l’architecture au XVI° siècle en Italie, puis se sont diffusés en Europe et dans le monde.

Avec le temps, la fonction « repoussoir », qui vise à éloigner tout ce qui est maléfique, se perd : le mascaron devient décoratif, aimable. Les visages deviennent des variations esthétiques. Les grandes fontaines du Val d’Osne, de Durenne, de Ducel ajoutent des visages féminins tout autour des grandes vasques.

Les visages féminins de certaines fontaines peuvent être interprétés comme la fusion de la nymphe et du mascaron. L’eau et la fontaine sont un ornement séduisant.

Dans certains cas, ils deviennent purement fantaisistes comme ces têtes de chevaux (fontaine Poulenc), allusion au Pré aux Chevaux, ancien nom du square Henri Collet (XVI° arrondissement).

 

 

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