L’ASPM au Luxembourg : visite d’une mine de fer

Voyage de l’ASPM au Luxembourg…

compre-rendu en texte et images

Visite d’une mine de fer au Luxembourg

Samedi 22 septembre une quinzaine de membres de l’Aspm se sont rendus au Luxembourg pour une visite d’une mine de fer souterraine, la Minièresbunn à Lasauvage près de Longwy. Le rendez-vous était fixé à Lasauvage au café de la mine vers 12 heures où un solide repas a permis d’envisager une visite sous les meilleurs auspices.

Le départ de la visite, organisée par nos amis Luxembourgeois avec à sa tête Patrick Reinert, fut donné vers 14h 30. Le petit train à traction électrique et à voie de 700 mm nous conduit dans la galerie de service.

Un arrêt nous permet de nous rendre dans une galerie d’exploitation. Cette exploitation a permis de tirer du minerai de fer dans la couche noire (1) épaisse d’environ 2 mètres et qui se trouve de 40 à 80 mètres sous la colline. Nos guides nous montrent l’évolution des techniques d’exploitation :  en effet vers 1900 le mineur perçait des trous de 80 cm de profondeur avec un vilebrequin manuel équipé d’une mèche en acier. Les trous étaient ensuite garnis d’explosifs pour abattre le minerai.

La profondeur de 80 cm représente l’avancement journalier de 2 mineurs, ce qui donne environ 20 tonnes de minerai. Il fallait environ 20 minutes pour réaliser un trou.

Ensuite l’exploitation se modernise avec l’utilisation du marteau-piqueur, favorisé par l’apparition de l’air comprimé, mais des problèmes de santé arrivent chez les mineurs, douleurs articulaires (dues aux vibrations), surdité (bruit), mais le rendement augmente. Plus tard la foreuse à turbine permet d’utiliser des mèches plus longues, garnies de pastilles en carbure, ce qui permet de percer un trou de 1,20 à 1,50 en 1 minute, d’où une nouvelle augmentation de rendement mais qui s’accompagne de nouveaux problèmes de santé. L’échappement de l’air de la turbine assèche le minerai extrait des trous et provoque l’apparition d’une poussière sèche qui est la source de la silicose. Le chargement du minerai à la fin du XIXe et au début du XXe siècle se faisait manuellement, puis ensuite avec l’air comprimé des chargeurs mécaniques sont mis en place dans les mines.

Ensuite nous visitons le compresseur qui fournit l’air comprimé et la station électrique qui transforme le courant alternatif du réseau en courant continu de 500 volts pour alimenter les locomotives électriques.

cliquez sur une des vignettes pour lancer la visionneuse.

Notre voyage se poursuit dans la galerie de 1 400 mètres pour nous rendre au carreau de la mine et prendre une locomotive à vapeur pour nous rendre au carreau du Fond de Gras, autre lieu d’extraction de minerai.

Cette locomotive à vapeur a été construite en 1895. Ce voyage nous conduit au carreau du Fond de Gras ou le ministère des Affaires culturelles a permis de construire un lieu de sauvegarde du patrimoine industriel du Luxembourg avec le déplacement et la reconstruction de la centrale électrique de l’aciérie Paul Wurth, d’un train de laminage équipé de cylindres qui permettaient de réaliser les rails sur lesquels nous nous déplaçons, rails de 40 kg par mètre. Une halle permet de voir du matériel utilisé dans les hauts-fourneaux et Aciéries.

Nous pouvons voir une trémie d’agglomération du minerai et du charbon, une machine servant à approvisionner les poches pour la coulée continue, un canon pour fermer le trou de coulée des hauts fourneaux, un concasseur de minerai.

Devant la station électrique un convertisseur Bessemer, du début du 20 ème siècle, attend le visiteur.

Dans la station électrique, un moteur à vapeur entraîne une génératrice électrique destinée à fournir l’énergie nécessaire pour l’aciérie au début du siècle dernier ;  et ensuite la nouvelle génération représentée par une génératrice de courant continu entraîné par un moteur électrique à courant alternatif fourni par le réseau, sur la plaque, la puissance indique 1150 CV.

Après cette visite nous reprenons le train afin de revenir notre point de départ.

Cette journée très intéressante se termine vers 18 h 30 et nous a permis de voir que d’autres associations, à force d’investissement personnel important en temps, ont permis de faire prendre conscience de la nécessité de préserver la mémoire du passé industriel de cette région du Luxembourg ;  en effet le ministère des Affaires culturelles du Luxembourg pour un investissement de l’ordre de 20 millions €, a permis la réalisation de cet ensemble de conservation du patrimoine industriel

Cela conforte les membres de l’Aspm dans leur implication sur le site de Dommartin-le-Franc et sur les différentes actions menées par l’association.

Textes et photos Sylvain Roze

(1) Le minerai se trouve sur plusieurs couches : la rouge, la noire, la verte et la jaune.

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