Des statuettes en fonte de fer : mais qui donc…

Article paru dans la Tribune de l’Art

Une statuette de Ferdinand d’Orléans acquise par le Musée de la Vie Romantique

Cet article signé Didier Ryckner rappelle incidemment que la fonte de fer n’a pas toujours été un matériau rejeté par les artistes, notamment au milieu du XIXe siècle. Mais, dans tous les cas (ici pou rles trois statuettes décrites dans cet article), nous aurons progressé le jour où les experts s’intéresseront au mode de production des objets ; ce qui paraît naturel pour le bronze (la recherche d’atelier) n’est pas encore pour la fonte de fer, pourtant plus difficile à produire. Peut-être qu’un jour !


27/2/14 – Acquisitions – Paris, Musée de la Vie Romantique – Les descendants de Louis-Philippe vendent les meubles, peu à peu, depuis plusieurs années… Le 2 décembre dernier, la SVV Delorme & Collin du Bocage organisait à l’hôtel Drouot une nouvelle dispersion de « souvenirs royaux provenant de la famille d’Orléans ». Heureusement, le Musée de la Vie Romantique a pu préempter à cette vente trois œuvres qui seront désormais conservées rue Chaptal.

    sculpture_ferdinand

France, vers 1845 Ferdinand Philippe, duc d’Orléans – Fonte de fer à patine brune et or – H. 47 cm – 

Paris, Musée de la Vie Romantique – Photo : SVV Delorme & Collin du Bocage

 

 

 

 

pradier_ferdinand

 James Pradier (1790-1852) Ferdinand Philippe, duc d’Orléans Fonte de fer – H. 36 cm

 Genève, Musée d’Art et d’Histoire Photo : Genève, MAH

La plus importante à notre avis est une jolie statuette en pied du duc d’Orléans, Ferdinand, une fonte de fer avec une patine brune et or (ill. 1), acquise pour 1 200 € (sans les frais) [Addendum 28/2/14 : Jacques Ranc nous signale que cette statuette n’est pas de provenance de la famille d’Orléans ; par ailleurs, il souligne que la dorure est récente ce qui serait d’ailleurs cohérent avec la technique, une fonte de fer, plus rustique que le bronze, pour laquelle l’ajout d’or est étonnant.]].

Elle était présentée dans le catalogue comme attribuée à James Pradier par comparaison avec une autre petite sculpture de cet artiste représentant le même modèle conservée à Genève. Mais la comparaison entre les deux objets montre que cette attribution est sans doute erronée. Le style en est en effet très différent. La sculpture acquise par le Musée de la Vie Romantique, tout en étant d’une très belle qualité, a un côté plus minutieux, plus élégant. On l’imaginerait difficilement traduite en un monument grandeur nature contrairement à celle de Pradier qui, bien que de taille plus réduite, est nettement plus monumentale. Il faut espérer que l’auteur de cette statuette, sans doute l’un des bons sculpteurs romantiques de la période, pourra être identifié. Il se rapproche davantage de Jean-Auguste Barre, également auteur d’une effigie de Ferdinand dont un exemplaire est conservé au Musée Girodet de Montargis.

statuette_montargis Jean-Auguste Barre, :  effigie de Ferdinand  Musée Girodet de Montargis


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