Café du Levant à Bordeaux : mosaïques, fontes, Art nouveau, Art déco

Face à la gare Saint-Jean, les restaurants, les brasseries, les cafés forment un quartier comme il y en a partout dans toutes les villes et toutes les gares. Sauf qu’un établissement sort de l’ordinaire : restauré, le Café-Brasserie du Levant propose un décor qui sort du commun. Grâce à l’association Renaissance des cités d’Europe—33000 Bordeaux—05 56 48 14 23—contact@renaissancedescites.org, nous avons pu en savoir plus, sur l’histoire, le décor, la restauration.

“La grande brasserie du Levant, face à la gare Saint-Jean, offre une architecture et une décoration de l’Art Déco à l’Art Nouveau, retrouvées après une restauration en profondeur et l’intervention d’une maîtrise d’œuvre de conception et d’exécution, comprenant mosaïste, staffeur…

Comme un soleil, elle est la bien nommée d’un art qui se développe au milieu des années 1920, apportant à Bordeaux un renouveau architectural et esthétique au service, ici, d’une façade qui parle avec son inscription et éclaire par ses tessons de mosaïque. Elle nous apprend à découvrir la multiplicité des époques et des styles qui cohabitent à Bordeaux et qui font l’essence de la ville.”

Anne-Marie Civilise, Présidente de l’Association Renaissance des Cités d’Europe

Parmi les photos prises en septembre, la façade de nuit et l’arrière du bâtiment qui n’a pas encore été restauré : on peut voir la même enseigne et deux autres fontes patinées.

Le dossier proposé par l’association décrit le bâtiment, son histoire, la restauration; la brasserie a un site web où l’on peut voir  – entre autres offres de repas – le bâtiment.

Carte postale : source : site web de la brasserie (provenant des archives départementales de la Gironde).


“Longtemps on a cru que le Café du Levant a été construit en 1923. En réalité, il est plus ancien puisqu’on en a retrouvé ses traces dans un Bottin de 1897. Seule sa façade est de 1923.

Le Café du Levant est lié à l’histoire de la Gare Saint-Jean, alors Gare du Midi, dont la construction débute en 1889 et s’achève en 1898, alors qu’une gare provisoire existe depuis 1855, entre le cours Saint-Jean et la rue Peyronnet. Le quartier Saint-Jean est alors un quartier insalubre et en retrait du reste de Bordeaux. La perspective de la création d’une grande gare, la gare majeure de Bordeaux, va dynamiser le quartier et décider commerces, hôtels et restaurants de s’y installer dans la perspective de bénéficier d’un nouveau type de clientèle : les voyageurs. C’est dans ce contexte qu’est créé le Café du Levant, alors que la construction de la gare n’est pas encore terminée.

En 1923, l’architecte Jacques Abel-Prévôt réaménage le Café du Levant, à la demande de monsieur Ducos, et le dote de ses deux façades, l’une rue de la Gare (rue Charles Domercq) et l’autre rue Saint-Vincent-de-Paul. A cette époque, ce café-restaurant, aux larges baies soutenues par des colonnettes de fonte, a été décoré de façon spectaculaire. Ouvert sur les deux rues, les frontons des façades sont ornés, d’après la tradition, de mosaïques italiennes. Les motifs sont en fonte patinée, ainsi que les têtes enturbannées qui, comme le nom de ce café, évoquent des départs vers un Orient lointain.

Le Café du Levant accueille alors le public par une première salle de restaurant au rez-de-chaussée, suivie d’une magnifique salle de billard voûtée et ajourée de verrières, qui prolonge l’endroit vers un jardin-terrasse fermé par la façade arrière. Le premier étage orné d’un balcon de fer forgé, de style typiquement Art Déco, accueillait également une salle de restaurant.

En 1934, venu de Paris, Edouard Bégout reprend l’exploitation du café. En 1966, c’est au tour de son fils Pierre de reprendre l’affaire. Les 51 “années Bégout” sont l’apogée du Café du Levant qui connaît, ensuite, des années plus sombres après le retrait de cette famille en 1985. En le rachetant et en le rénovant, Laurent Pommier a redonné vie à cette véritable institution bordelaise qu’est le Café du Levant. Ouvert depuis le 6 janvier 2014, le Café du Levant est maintenant dirigé par Sophie Wolff.” (source : Renaissance des Cités d’Europe)

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