Visite au cimetière de Belleville (Paris XXe arrondissement)

Le cimetière de Belleville est situé dans le quartier de Belleville à l’angle de la rue de Belleville et de la rue du Télégraphe dans le 20e arrondissement de Paris. Ce cimetière de 1,80 hectare de surface accueille 3210 concessions. C’est l’un des plus petits, le moins connu des cimetières parisiens. C’est là que Chappe a fait ses premiers essais de télégraphe : il ne reste rien de la tour, mais une plaque rappelle cette invention et cet essai.

Nous vous proposons en images une promenade en se focalisant sur la fonte et le bronze… La page wikipédia donne d’autres informations : le site landru cimetières est également une source intéressante.

Parmi les personnalités, Jules Caillaux (voir ci-dessous) Léon Gaumont, Gaston Cony (voir ci-dessous)

Photos réalisées le 28 novembre 2014 (Dominique Perchet)

A propos de Jules Caillaux (ne pas confondre avec l’homme politique, enterré au Père-Lachaise) , nous avons trouvé cet article :

 “M., qui visitait hier le cimetière de Belleville, tomba en arrêt devant une tombe, à cause de la dédicace inscrite sur une plaque de fonte [bronze] art nouveau très travaillée dont elle s’ornait : 

« L’Assistance paternelle des fleurs et plumes à son bienfaiteur, Jules Caillaux, 1849 – 1916, chevalier de la Légion d’honneur, président de 1892 à 1916 ».

   À quel carnaval, à quelles Folies Bergère, à quel temple de la mode Belle Époque pouvait bien renvoyer cette inscription funéraire plutôt festive dont la légèreté florale et plumassière, à peine teintée d’un soupçon de paternalisme, contrastait si gaiement avec la gravité des lieux ?
   La réalité, trouvée grâce à Google sur le site des Presses de l’éducation, s’avère nettement moins gaie. Raccourcie pour des raisons de lisibilité ou d’économie, la raison sociale complète de l’association était en fait « Société pour l’assistance paternelle aux enfants employés dans les fabriques [puis industries] des fleurs et des plumes. Patronage industriel ». En effet les fabriques de fleurs artificielles et plumes de parure de l’époque employaient des enfants, des filles, à la confection des aigrettes, des chapeaux, des boas et des éventails des élégantes. 
   L’association patronnait quelques dizaines de ces enfants et veillait à leur moralité et à leur éducation. 
  On lira sur le sujet des « Articles de Paris » et plus particulièrement des fleurs artificielles, l’intéressant article de Claire Lemercier « “Articles de Paris”, fabrique et institutions économiques à Paris au XIXe siècle.»
  Un autre article intitulé «Plume et mode à la Belle Époque» et signé Anne Monjaret, est paru dans la revue Techniques et culture. Il montre comment étaient utilisées les plumes des oiseaux exotiques et raconte les protestations que cette utilisation provoqua chez les amis… des bêtes !
  Il y avait aussi, apparemment, quelques amis des enfants, dont ce monsieur Jules Caillaux qui mérite pour cette raison sa plaque. “
Gaston CONY (1891-1983) : marionnettiste français, il fit beaucoup pour populariser le personnage de Guignol. Son père, prestidigitateur avec Georges Méliès au Théâtre Robert-Houdin, avait créé en 1890 le castelet des Buttes-Chaumont. Ce petit théâtre fut transformé par Gaston Cony dès août 1914 en Guignol de la guerre : il y fit jouer des pièces de son cru, d’inspiration patriotique et anti-allemandes. On dit que Poincaré aimait assister au spectacle, et on sait que Guillaume Apollinaire était un habitué du lieu : il écrivit d’ailleurs plusieurs poèmes à la gloire de Guignol et dédiés à Gaston Cony. La stèle sous laquelle il repose présente, outre une allégorie de marionnette, l’épitaphe suivante (de G. Cony lui-même) : « Les guignols sont des philosophes, / les plus terribles catastrophes / n’ont jamais éteint leur gaîté. / Ils restent dans cette atmosphère / lorsque nous les quittons pour faire / le grand saut dans l’éternité ».

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