Par zéro carbone, il faut comprendre ; dans le processus de production et non pas dans le minerai lui-même qu’il s’agit de livrer avec moins de carbone : 95% au lieu de 68%, ce qui revient à livrer de la ferraille susceptible d’être traitée dans les fours électriques, court-circuitant la phase haut-fourneau. Explication dans cet article (extraits) :
“L’objectif : décarboner toutes les opérations de la compagnie d’ici à 2045 et produire du fer sans énergie fossile, pour la fabrication d’un acier zéro carbone. Au niveau mondial, l’industrie sidérurgique est responsable d’un peu plus de 7 % des émissions de dioxyde de carbone (CO2). « Qu’on le veuille ou non, nous devons changer notre façon de faire, observe Markus Petäjäniemi, responsable marché et technologie chez LKAB. Plutôt que rester passifs, nous avons décidé de prendre de l’avance. »
Pour le moment, LKAB fournit à ses clients des boulettes contenant entre 67 % et 68 % de fer. Pour produire de l’acier, ceux-ci font fondre le minerai avec du coke (charbon brûlé) dans des hauts-fourneaux extrêmement polluants. C’est cette étape que LKAB veut supprimer, « en avançant d’un pas dans la chaîne de valeur », explique M. Petäjäniemi.
Investissement colossal
D’ici à 2045, la compagnie compte remplacer les boulettes par des « éponges », dont la teneur en fer grimpera à 95 %. Elles seront produites sur place, à côté de la mine, en utilisant un procédé dit de « réduction directe » : le minerai sera désoxydé grâce à de l’hydrogène, produit par électrolyse à base d’énergies renouvelables. Plus besoin de hauts-fourneaux : ils pourront être remplacés par des fours à arc électrique déjà utilisés pour le recyclage de la ferraille, alimentés par des énergies renouvelables plutôt que par du charbon.
Bien que l’investissement soit colossal pour LKAB, son dirigeant assure qu’il devrait permettre à la compagnie d’au moins doubler son chiffre d’affaires d’ici à 2045, tout en garantissant la production jusqu’à 2060 au minimum. Plusieurs milliers d’emplois seront créés. « Si nous investissons, nos clients n’ont pas à le faire. Nous augmentons la valeur de notre produit, en agissant pour le climat »,résume Markus Petäjäniemi. Dans l’hypothèse où cela fonctionnerait, de nombreux sidérurgistes clients devraient à terme fermer leurs hauts-fourneaux, supprimant des milliers de postes.
Au-delà, la production d’acier décarboné aura un impact bien plus important sur le climat, puisqu’elle devrait permettre de réduire les émissions des sidérurgistes de 35 millions de tonnes de CO2, soit deux tiers de l’empreinte climatique du royaume scandinave. Parmi eux se trouve le suédois SSAB, qui produit 8,8 millions de tonnes d’acier par an, et qui est à l’origine de 10 % des émissions en Suède et 7 % en Finlande.
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