Sainte-Anne d’Auray. Oublié dans un champ, le chemin de croix est en cours de restauration
Les 14 stations du chemin de croix de Sainte-Anne-d’Auray, près d’Auray (Morbihan), avaient été oubliées dans un champ. Rouillées, très dégradées, elles ont été confiées à Olivier Vilhem, meilleur ouvrier de France en métallerie d’art, à Cholet (Maine-et-Loire). Un chantier qu’il juge « exceptionnel ».
Il s’en est fallu de peu que le chemin de croix du cloître de la basilique de Sainte-Anne-d’Auray ne soit jamais restauré. Ces quatorze stations de fonte, de 2,50 m de haut sur 2 m de large chacune, ont été déposées en 1992 « à l’occasion d’une restauration du cloître, confie Laurent Corlay, qui représente l’architecte des bâtiments de France, Laure d’Hauteville. Elles avaient été oubliées au bord d’un champ. Les premiers échos de cette histoire nous sont parvenus il y a trois à quatre ans. »
Très dégradées et rouillées
Le temps de les expertiser et de lancer les appels d’offres, voilà ces panneaux posés dans un grand hangar de l’entreprise Forge Déco Ouest, à La Séguinière, à quelques kilomètres à l’ouest de Cholet (Maine-et-Loire). Ils ont été confiés aux soins d’Olivier Vilhem, compagnon du Devoir, et meilleur ouvrier de France pour la qualité de son travail en métallerie d’art. Installé en 2015, il a depuis restauré les grilles de la préfecture du Maine-et-Loire et celles de la Creuse, mais aussi des garde-corps de l’hôtel de Lassay, où réside le président de l’Assemblée nationale, ou le couvent de la Visitation au Mans.
« Un chantier exceptionnel »
Les quatorze stations, exposées aux intempéries pendant une vingtaine d’années, sont arrivées dans le Choletais très dégradées et piquées par la rouille. « Chacune pèse entre 800 kg et 1,2 tonne, selon le nombre de personnages qui y figurent. C’est un chantier exceptionnel, explique Olivier Vilhem. Dans un premier temps, nous les faisons décaper, puis les pièces cassées ou manquantes sont refaites et changées. Ça se joue parfois au millimètre. » Une fois ce lifting réalisé, chacun des panneaux passera à la peinture.
Un chemin de croix sans équivalent
« Il n’y a pas d’équivalent de ce type de chemin de croix en fonte, poursuit Laurent Corlay. Celui-là a été réalisé à maintes reprises en plâtre, par deux sculpteurs d’Angers, Henri Bouriché et Pierre Rouillard entre 1900 et 1904. » Les cinq premières stations retrouveront leur emplacement original dans le cloître de la basilique de Sainte-Anne-d’Auray dès le mois de janvier. La restauration devrait être terminée à l’horizon 2021, le tout pour près de 140 000 €.