Revue de presse : la fonderie d’art Bocquel (les Echos)

Ce fondeur normand présente la rare particularité de ne produire que des objets d’art, essentiellement en bronze [mais ne dédaigne pas la fonte de fer].

Source : https://www.lesechos.fr/pme-regions/actualite-pme/0302255145264-latelier-r-bocquel-realise-les-reves-des-sculpteurs-2207174.php

C’est une référence pour les sculpteurs. L’atelier R Bocquel, à Grainville-Ymauville (Seine-Maritime), se consacre exclusivement à la  fonderie d’art , cette spécialité qui consiste à réaliser une oeuvre en métal à partir d’une sculpture réalisée spécifiquement dans ce but par un artiste. « L’entreprise a été créée au tournant des années 1960-1970 par mon père. Il était artiste autodidacte et avait une formation en métallurgie. Son expérience et d’heureuses rencontres lui ont permis de devenir fondeur d’art », résume sa fille, Claire Bocquel, présidente de l’entreprise qu’elle a reprise avec son frère.

« L’Eloge du pas de côté » de Philippe Ramette a demandé des calculs très précis pour assurer la sécurité du public. – SIPA

« Notre activité est exclusivement consacrée à la fonderie d’art, d’art contemporain surtout, explique-t-elle. Notre métier consiste à concrétiser les idées de l’artiste avec les données techniques que nous maîtrisons, à chaque fois c’est une nouvelle aventure, il faut s’entendre et se comprendre. »

OEuvres magistrales

L’entreprise, qui réalise en moyenne 2 millions d’euros de chiffre d’affaires, travaille essentiellement le bronze. Elle s’est équipée il y a quelques années d’un four à induction pour réaliser des oeuvres en fonte de fer, travaille aussi l’argent, le zinc et l’étain mais ces activités demeurent minoritaires. La PME n’a guère de limites en matière de dimensions et a réalisé, entre-autres, le « Pouce de César », un bronze de douze mètres de haut exposé à Paris-La Défense. La demande du sculpteur, devenu son client au début des années 1980, avait nécessité de faire appel à une fonderie industrielle. Cette dernière avait réalisé des panneaux qui ont été assemblés par l’atelier Bocquel.

« Des kilomètres de soudure et des heures de finition », se souvient Claire Bocquel. Avec sa vingtaine de salariés, l’entreprise possède en interne toutes les compétences telles que soudure, ciselage, patine, qui complètent la fonte proprement dite. « Des métiers rares pour lesquels on ne trouve pratiquement plus personne, regrette la dirigeante. Certains de nos collaborateurs sont là depuis trente ou quarante ans, chacun a sa spécialité et les formations se font en interne. »

L’entreprise réalise des pièces de toute taille dont trois ou quatre oeuvres magistrales par an comme « L’Eloge du pas de côté » de  Philippe Ramette , une statue en bronze patiné de 2,50 mètres de haut, installée à Nantes. Le fondeur a dû s’adjoindre les services d’un bureau d’études pour valider ses calculs, l’oeuvre suggérant un « équilibre précaire » étant placée sur une place publique. Généralement, le fondeur, comme l’artiste, participe à la mise en place de l’oeuvre sur son lieu d’exposition et l’accompagne dans le temps, y compris pour produire de nouveaux exemplaires.

Dominique Malécot

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