Un village sidérurgique en Centre-Bretagne
Situé au Sud du lac de Guerlédan, dans la forêt de Quénécan, à quelques kilomètres de l’abbaye de Bon Repos, et proche des villes de Pontivy, Rostrenen et Mur de Bretagne, les Forges des Salles, intactes depuis l’arrêt de leur exploitation en 1877, constituent le plus bel exemple du patrimoine industriel costarmoricain.
Il faut faire un effort pour imaginer les allées et venues des ouvriers du haut fourneau entre les différents bâtiments.
Classé à l’Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1980, le site des Forges des Salles, situé sur la commune de Perret en Centre Ouest Bretagne, est un témoignage de la vie ouvrière dans la sidérurgie aux XVIIIe et XIXe siècles.
Depuis 1990, l’ancien village sidérurgique exceptionnellement bien préservé se visite librement ou avec un guide : installations industrielles, maison du maître de forges, logements des ouvriers et des contremaîtres, cantine, école, chapelle, jardins en terrasse, rien n’a bougé depuis l’arrêt du haut fourneau en 1877. De nombreuses pièces ont été réaménagées à l’ancienne selon leur fonction d’origine. Une vidéo redonne vie aux différents métiers de la forge : charbonniers, mineurs, hommes du fer. Joëlle ROBIN, (Côtes d’Armor Magazine, sept 2006)
http://www.lesforgesdessalles.info/le-haut-fourneau
Les Forges des Salles
Le site a autrefois abrité l’une des plus grosses forges à bois de Bretagne, propriété industrielle d’une des grandes familles de la noblesse française. Le village produisait le charbon de bois nécessaire à la réduction du minerai récolté dans un périmètre de 20 km. Il est resté intact depuis l’extinction du haut fourneau en 1878. Vivant totalement en autarcie, le village comptait environ 150 habitants.
Au centre de la cour qui s’ouvre devant le « château », il n’y avait pas d’enfants en train de jouer, pas de pelouses ni d’allées, mais la circulation incessante des ouvriers entre les divers ateliers de l’usine. Qui le croirait aujourd’hui, où le calme religieux a remplacé le râle des roues hydrauliques, le battement sourd des marteaux, les pulsations rauques des soufflets ? C’est cette vie de la forge marchande que nous voulons vous faire découvrir.
Localisation
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Afficher Plan du site des Forges des Salles sur une carte plus grande
la rangée des forgerons
La rangée est une suite de 11 logements de forgerons datant du début du 18e siècle. Chaque famille occupait une maison constituée d’une pièce unique dallée ou en terre battue, avec une cheminée, deux remises à l’arrière pour les denrées alimentaires, et un grenier accessible par une trappe pour les fourrages. Ces familles payaient un loyer, et bénéficiaient de nombreux privilèges octroyés par le Maître des Forges.
Le logis du Maître des Forges
Cette maison était le logement du Maître des forges et de sa famille quand il venait aux Salles. Elle était habitée toute l’année par le Régisseur du domaine qui était aussi le directeur de l’usine. Le château ne se visite pas car il est encore habité par les descendants des Janzé : la famille du Pontavice.
Le haut fourneau
Ce bâtiment est la pièce-maîtresse du site, qui permettait la fabrication de la fonte. Il abritait le haut-fourneau de douze mètres de haut, lequel était chargé de minerai de fer, de charbon de bois et de castine. Une grande maquette vous aidera à visualiser le fonctionnement des soufflets, de la roue à aube etc. Vous pourrez aussi emprunter la « passerelle » pour avoir vue sur l’extrémité supérieure du « gueulard ».
Les halles de stockage
Les halles à charbon permettaient de stocker le charbon de bois à l’abri de la pluie. Elles sont très grandes et très aérées pour éviter les risques d’explosion. Le minerai de fer et la castine étaient stockés à l’extérieur près des halles. L’emplacement choisi était stratégique puisqu’il permettait de décharger directement le charbon par les ouvertures côté forêt.
L’école
L’école des Forges, tenue par les soeurs du Saint-Esprit, qui habitaient sur place et avaient aussi le rôle d’infirmières. L’école était située à 300 mètres du village, afin d’épargner aux enfants les bruits et les fumées de l’usine.
Ce petit établissement scolaire, entièrement financé par la famille propriétaire, avait la particularité d’être mixte. Il survécut jusqu’aux années 60.
Avant 1830 il n’existait pas d’école. Les familles avaient donc des précepteurs, souvent des religieux, ou bien envoyaient leurs enfants dans les écoles et les lycées des villes voisines.
En 1830 la monarchie fait voter la loi Guizot: “Chaque commune de plus de 500 habitants est tenue d’entretenir une école primaire de garçon et un instituteur.” Sainte Brigitte et Perret, les deux villages voisins des Forges des Salles, sont concernés par cette loi.
20 ans plus tard, en 1850, une nouvelle loi (la loi Falloux) rend obligatoire la création d’une école pour filles dans toute commune de plus de 800 habitants. 30 ans après cette loi, en 1881, Jules Ferry rend l’école obligatoire pour tous.
La régie
A la régie, le caissier tient les comptes de l’exploitation sidérurgique, agricole et forestière. Les ouvriers allaient y toucher leur paye …ou payer leurs dettes. Les veuves avaient le droit à une rente à vie. De temps en temps le Maître des Forges effaçait ces dettes quand la misère était trop grande.
Tous les ouvriers et leurs familles (gardes et veuves inclus) bénéficiaient aux Forges des Salles du logement et du chauffage gratuits, et, plus étonnant, des soins pris en charge par la forge, visites médicales et médicaments compris.
La cantine/épicerie
Les ouvriers et les gens de passage pouvaient y manger et y boire. Les longs bancs et tables en bois étaient posés sur un sol en terre battue. On pouvait aussi y acheter des denrées de première nécessité.
L’ambiance sonore rappellera à certains les chants bretons de leurs aînés.
La chapelle
C’est une chapelle sans clocher, construite dans la première moitié du XVIIIe siècle; les habitants des forges s’y retrouvaient le dimanche, jour de paye. Il ne manque à ce village sidérurgique que le cimetière.
L’animation sonore mise en place permet de se plonger dans l’ambiance de chants religieux.
La charpenterie Le charpentier était aussi le mécanicien de la forge, c’est lui qui construisait et réparait les machines hydrauliques : souffleries, marteaux et fenderies.
Source : Association des Amis des Forges des Salles
Adresse: 22570 PERRET. FRANCE.
Courriel: lesforgesdessalles@hotmail.fr
Téléphone: (+33) (0) 2.96.24.94.85 ou (+33) (0) 2.96.24.90.12
Fax: 02.96.24.84.11.ou 02.96.24.90.12.