Lebon (Philippe) – le gaz d’éclairage – Brachay

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Monument à Brachay

Philippe Lebon dit d’Humbersin, né le à Brachay (Haute-Marne) et mort le à Paris, est un ingénieur et chimiste français, inventeur du gaz d’éclairage et, en 1801, du premier moteur à explosion.- (Wikipédia)

Selon les archives, Philippe Lebon est mort chez lui le 1er décembre 1804. Alors pourquoi cette légende d’un assassinat le 2, dans les bosquets des Champs-Elysées, légende racontée, illustrée par Léon Figuier et reprise à l’envi ? On a dit qu’il a été victime de sa ressemblance avec Bonaparte couronné Empereur ce jour-là ou détroussé par des maraudeurs…

Ce qui est important c’est son rôle dans l’histoire de l’éclairage… Mais que d’oublis  dans cette vie de roman… Rappelons deux autres apports à la technique industrielle : l’amélioration des condenseurs de machine à vapeur et un moteur à gaz, le premier moteur à explosion qu’il ne pourra jamais construire, mais que reprendra Lenoir. Il n’a pas inventé le gaz de houille qui était connu depuis 1691, mais, à partir de 1785, il a éliminé partiellement son principal défaut, l’odeur, et il a travaillé à son utilisation comme source de lumière et d’énergie…

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Il construit son premier fourneau : le gaz produit par la distillation de la sciure de bois est lavé dans un tonneau d’eau ; le gaz est encore impur et peu éclairant… Mais sûr de sa découverte, il annonce avec conviction aux paysans de son village: « Mes amis, je vous éclairerai et je vous chaufferai de Paris à Brachay ». Les difficultés n’allaient pas manquer…

En 1799, il prend un brevet pour l’utilisation du gaz à partir de bois distillé dans l’éclairage de Paris. En 1802, il illumine avec succès l’hôtel de Seignelay : les critiques, les inquiétudes sont à la mesure de l’effet produit. Quasiment ruiné, il se consacre à la production de goudron dans la forêt de Rouvray, près de Rouen. Le gouvernement français n’avait retenu de son invention que ce produit utile pour sa marine.

D’autres pays sont plus perspicaces : des offres de service sont faites par l’Allemand Winsor à Lebon qui préfère garder pour son pays son invention… invention que la France rejette : rien ne vaut un quinquet ou une chandelle qui ne risque pas d’exploser !

Lebon développe sa thermolampe dont le rendement n’est pas encore suffisant.

La mort de l’inventeur paraît clore cette histoire : ce sont les Anglais qui croient dans cette invention et investissent dans l’éclairage de Londres. 1804 : un théâtre sert de test ;  1807 : Pall Mall est éclairé , 1813, c’est le pont de Westminster… Ensuite, le gaz devient  banal…

Ce sont les  Anglais qui viennent éclairer  à Paris en 1817 le passage couvert des Panoramas. Du coup, d’autres commerçants demandent à bénéficier de cette innovation… La France avait pris vingt ans de retard.

La veuve de Lebon s’est battue pour faire reconnaître l’apport de son mari dans cette grande invention. Jusqu’à la reconnaissance de son rôle par la Société d’encouragement de l’industrie nationale et l’octroi d’une récompense.

Au XIXe siècle, l’industrie du gaz est passée au stade industriel : de grandes usines produisent d’une part le coke utilisé en métallurgie et le gaz de ville. Dans toutes les villes, les usines à gaz sont le symbole de la modernité. Le gaz est épuré : il barbote dans l’eau où il perd ses goudrons, puis circule dans des tubes, jeu d’orgue, où on élimine tout ce qui est indésirable : carbures, ammoniaque, l’acide carbonique et l’hydrogène sulfuré. Les sous-produits ne sont pas tous inutiles et sont récupérés : l’industrie chimique fait de grands progrès. Le gaz est stocké dans de grands réservoirs, les gazomètres dont la cloche monte et descend pour maintenir la pression. En France, tous les gazomètres ont été détruits alors que, chez nos voisins, certains ont été préservés, souvenir d’une époque révolue, d’autres reconvertis.

Le gaz est entré dans les foyers : il chauffe, cuit, éclaire… Il sera présent dans les rues jusqu’en 1940 à Paris, 1970 à Clermont-Ferrand…

Le réverbère à gaz a fait partie du paysage urbain ; l’allumeur de réverbère est célébré dans la photo comme dans le Petit Prince de Saint-Exupéry.

LeBon_GFDevenu célèbre, Lebon a eu droit à des statues, un timbre… A Chaumont, le bronze a été fondu par le régime de Vichy ; reste cependant, oublié, un décor qui montre l’allégorie de la lumière distillée par Lebon puis répandue en abondance pendant des décennies…

A Lebon, la ville-lumière reconnaissante ! La fonte qui a produit des milliers de réverbères et des tuyaux de fonte au myriamètre peut apporter sa voix au chœur de louanges…

 

http://www.1911encyclopedia.org/Gas

vignette_lebonVoir les vignettes tirées de la planche de l’imagerie Pellerin (Epinal) : cliquez sur les vignettes… Vous pouvez télécharger une version grand format en cliquant sur ce lien.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Carte postale représentant Lebon à Chaumont : monument disparu fondu sous le régime de Vichy.

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La Science illustrée source Gallica
La Science illustrée source Gallica – La Science illustrée : journal hebdomadaire publié sous la direction de Louis Figuier – 1900

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