par Bernard Richard
Article de 17 pages
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Travaillant sur les emblèmes de la République, dans l’Yonne et ailleurs, nous avons été amené à présenter en plusieurs occasions des Mariannes et d’autres représentations figurées des valeurs de la République, aussi bien en espace public que dans les domiciles.
La République en espace public
Tout régime nouveau qui s’installe arbore ses symboles, sa panoplie d’images. C’est dès le 9 avril 1875 que le conseil général du département, à l’initiative en particulier de son président Charles Lepère (Auxerre-Est), d’Émile Javal (Villeneuve-l’Archevêque) et de Paul Bert (Aillant-sur-Tholon), installe un buste de la République dans sa salle de réunion2. Le symbole est fort, même si le compte-rendu des débats permet de savoir que le buste ne porte « aucun emblême [sic] », donc pas de bonnet phrygien. Les opposants, monarchistes, bonapartistes, réagissent vivement, mais sont en minorité. Villeneuve, monarchiste (Chablis), ironise : « Je ne vois pas la nécessité d’adopter une pareille mesure ; au point de vue de l’ornementation, un buste de la République laisserait à désirer ; du point de vue de l’utilité, beaucoup d’autres objets rendraient plus de services, par exemple, des suspensions de lampes pour nous éclairer quand la nuit tombe. Je ne crois pas que le buste de la République puisse jamais nous rendre ce service ».
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7. B. Richard La République au quotidienR
1. Les Emblèmes de la République, Paris, CNRS Éditions, 2012 ; « Mariannes et Poilus, la “République au village” autour de Joigny », Bulletin de la Société des Sciences Historiques et Naturelles de l’Yonne, 139e vol. (2007), p. 132-181, et « De 1870 à 1944, Marianne, une icône icaunaise ? », L’Écho de Joigny, n° 71 (2011), p. 98-117.
2. Département de l’Yonne, Procès-verbal des délibérations du conseil général, session d’avril 1875, Auxerre, Albert Gallot, éditeur, imprimeur de la Préfecture, 1875 : motion votée le 8 avril 1875 par 17 voix pour, 4 contre et 11 absentions. Des termes employés par le président Lepère le lendemain, quand le buste est en place (« Je ferai d’abord remarquer au Conseil que, en conformité de la décision qu’il a prise hier, un buste de la République figure dans la salle des séances ; c’est la République purement et simplement. C’est la République légale. ») On peut en déduire que c’était un buste à couronne végétale et pas à bonnet phrygien (Voir « De 1870 à 1944, Marianne, une icône icaunaise ? », art. cit. supra.
7. B. Richard La République au quotidienR