On lui doit, autant qu’à Haussmann, une certaine image de Paris. L’exposition dure jusqu’au 22 décembre.
https://www.iau-idf.fr/liau-et-vous/mediatheque/expositions/le-paris-dalphand-de-la-ville-promenade-a-la-ville-durable.html
« Le Paris d’Alphand, de la ville promenade à la ville durable », Institut d’aménagement et d’urbanisme de l’Ile-de-France, 15, rue Falguière, Paris 15e. Accès libre du lundi au vendredi, de 9 heures à 17 heures. Jusqu’au 22 décembre. www.iau-idf.fr
Avec ses équipes d’ingénieurs, d’architectes et… d’horticulteurs, Alphand s’inspirera des parcs et des squares londoniens, qui ont dû impressionner Louis Napoléon lors de son exil anglais. Mais il ne se limitera pas aux aménagements « verdoyants ». Ses réalisations incluent les conduites d’égout, les circuits d’alimentation en eau et en gaz, les réverbères, le mobilier urbain (fontaines, bancs, kiosques, colonnes Morris et… urinoirs), les grilles d’arbre sur les trottoirs et les plantations d’arbres elles-mêmes. Pour permettre le suivi des productions horticoles, un « jardin fleuriste municipal » est créé, d’abord à la Muette, puis dans le jardin des serres d’Auteuil (celles-là mêmes qui ont été amputées par les travaux d’extension du stade Roland-Garros).
Images de la modernité
Pour les importants aménagements des bois de Boulogne et de Vincennes, des concessions seront données à des exploitants d’établissements d’agrément, tels l’actuel Pré Catelan à Boulogne ou Le Chalet de la porte jaune à Vincennes. Le parc Montsouris ou celui des Buttes-Chaumont, avec ses rochers évoquant les falaises d’Etretat, intégraient habilement, avec leurs audacieux ouvrages d’art, des voies de chemin de fer, images de la modernité à l’âge de la locomotive à vapeur.
Alphand ne s’arrêta pas là, et participa à l’organisation des Expositions universelles de 1878 (avec les jardins du Trocadéro) et de 1889. Il posa aussi les bases de la formation des jardiniers de la Ville de Paris en créant, à la porte Dorée, l’établissement qui allait devenir l’Ecole du Breuil. Pour les futurs « architectes paysagistes », il a installé au Potager du roi, à Versailles, la chaire d’architecture des jardins et des serres de l’école d’horticulture.
Alphand a laissé un livre illustré en deux volumes, Les Promenades de Paris (1867-1873). Pour Chiara Santini, historienne spécialiste d’Alphand, chercheuse et enseignante, cet écrit constitue « un témoignage de première importance pour saisir le discours sur le projet de paysage au XIXesiècle et sa diffusion auprès du grand public ». Un exemple pour nos urbanistes ?
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/architecture/article/2017/11/24/exposition-alphand-inventeur-du-paysage-parisien_5220081_1809550.html#jerGIR6AHH6W7vIH.99