Gertrude, protectrice de Peuvillers (Meuse) : une statue Denonvilliers

 

peuvillers gertudeDepuis sa construction, au XIIe siècle, l’église de Peuvillers est dédiée à sainte Gertrude. Fille de Pépin de Landen, maire du palais d’Austrasie, et de sainte Itte, née en 626, Gertrude fonda à Nivelles, en Belgique, avec sa mère et deux moines irlandais, une abbaye dont le rayonnement fut considérable. Elle abritait deux communautés, l’une d’hommes et l’autre de femmes et était placée sous les règles de saint Colomban et de saint Benoît. Gertrude y mourut le 17 mars 659. Charlemagne est un descendant d’une sœur de Gertrude et se réclame de la sainte.

Dès le XIe siècle, Gertrude fut considérée comme la patronne des voyageurs. Avant de prendre la route ou de s’engager dans une expédition militaire, on buvait une coupe de vin en l’honneur de la sainte. Elle était également invoquée pour aider les agonisants. Enfin, comme sa fête est fixée au 17 mars, c’est-­à-­dire au début du printemps, elle devint la patronne des jardiniers qui l’invoquaient contre l’invasion des rats et des souris et elle est souvent représentée avec des souris grimpant le long de sa robe.  A Peuvillers, une fontaine existait depuis le milieu du XIXe siècle.   Une souscription paroissiale permit, pour rendre hommage à la sainte patronne du village, de faire fondre par Maurice Denonvilliers une statue de sainte Gertrude qui fut inaugurée le 19 octobre 1890.


Sainte Gertrude : Un nom qui reste cher aux Brabançons et qui évoque la majestueuse collégiale du XIème siècle à Nivelles.

Qui est cette sainte ? (…). Dans un petit village français, on n’est pas près d’oublier les grâces obtenues par son intermédiaire.

Née en 626, fille de Pépin de Landen et de sainte Itte, fêtée le 17 mars (jour anniversaire de son décès survenu à Nivelles en 659), Gertrude eut conscience très tôt de sa vocation chrétienne. Avec sa mère et deux moines irlandais, elle fonde une abbaye destinée à accueillir les jeunes filles franques désireuses de partager avec elle une vie religieuse. Son rayonnement en tant qu’abbesse devint considérable. Sa réputation était si grande de son vivant que des voyageurs menacés par une tempête en Méditerranée pouvaient l’invoquer et être sauvés.

Pas étonnant dès lors qu’elle devint après sa mort la patronne des … voyageurs, sans oublier qu’elle est aussi (pour une toute autre raison, cela va sans dire) celle des jardiniers et, semble-t-il, celle des enfants.

Un village épargné ! Peuvillers :

Une charmante commune française d’une soixantaine d’habitants située en Lorraine, dans le département de la Meuse. Au nord, à vingt cinq kilomètres, le célèbre village d’Avioth et sa splendide basilique. A trente kilomètres au sud, Verdun, ville tristement connue pour ses ravages subis durant la première guerre mondiale.

Guerres ? Les communes de France en portent les stigmates notamment à travers la présence d’un monument aux morts que l’on trouve dans chacune d’entre elles. Dans chacune ? Enfin presque. A Peuvillers, en effet, nulle trace de ce genre d’édifice. Voilà qui interpelle. Pourquoi donc cette absence, cette étrange différence qui rend ce village singulier ?
La réponse tombe sous le sens. Jamais un mort ne fut à déplorer durant les périodes les plus meurtrières des deux derniers siècles. Pas l’ombre d’une victime. Tous les soldats partis au combat sont toujours rentrés sains et saufs.

Simple coïncidence ? Heureux hasard ? Pas si sûr ! Plus convaincante semble être une explication d’un autre genre et, pourquoi ne pas le dire, d’ordre spirituel. Depuis sa construction, l’église de Peuvillers est dédiée à Sainte Gertrude. Rien d’étonnant dès lors à ce que les habitants vouent à cette sainte une dévotion spéciale. Rien de surprenant non plus à ce qu’ils l’aient suppliée de les protéger durant les événements les plus tragiques liés à leur histoire.

51b769bb-d165-455e-a3a9-d2c23c4b5695Patronne des voyageurs, celle vers qui le peuple s’était tourné ne décevra pas. Le miracle espéré est bel et bien devenu réalité. Des morts suite aux combats, il n’y en eut pas.
Reconnaissants de les avoir préservés, les Peuvillois ont érigé une imposante statue de leur sainte non loin de la mairie et de l’église. Sise dans un enclos entouré de résineux, éclairée aussitôt la nuit tombée et bien entretenue, celle-ci se veut un témoignage, une invitation à s’arrêter le temps d’une prière ou d’un simple signe de croix.

Chaque année, le dimanche qui suit le jour de la fête de la sainte, une belle et importante procession rassemble un grand nombre de pèlerins. Une occasion de parcourir les rues de cet attachant village accompagné du précieux reliquaire porté avec ferveur et de redire ces mots tirés d’un cantique :
« Sainte patronne, sur la terre,
comme autrefois protège-nous,
et dans le ciel, ô bonne Mère, nous chanterons ton nom si doux »

D’après un article de Jean-Pierre Snyers – transmis par la  mairie de Peuvillers le 19 Février 2011 via internet.

Photos Sylvain Roze :

 

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