Exposition 2007 : beau comme l’antique

SMTucuman_lutteursDommartin-le-Franc “Beau comme l’antique”

• L’Olympe 25 siècles après : retour sur la grande Histoire (et la petite): une archéologie de la statuaire à l’antique; la galerie des Immortels dans le monde… Exposition et spectacle audiovisuel

• Vidéos sur: « Versailles en Amérique du Sud », « Péplum: de la statue au cinéma »,
• Un numéro double de la revue Fontes paraît en juillet sur ce thème

• Visite guidée du haut-fourneau retraçant 25 siècles d’industrie et de son chantier de coulée restauré, unique en France
• Animations: coulées d’aluminium.
Coulées au cubilot en partenariat avec le lycée Loritz le 7 octobre.


Dates d’ouverture: du 8 juillet au 30 août 2007. En août, tous les jours sauf le lundi de 14h30 à 18 heures. Juillet et septembre: samedi et dimanche : de 14h30 à 18 heures – Hors saison: sur rendez-vous pour des groupes de 10 personnes minimum.
• Tarif: adultes 3,50 €, enfants/groupes: 2,50 €, scolaires: 2 €


Contact: ASPM : 0615384890


Présentation

Le cadre

Dans la halle à charbon, l’exposition est divisée en trois parties:
• sur l’Olympe, montagne où demeurent les dieux grecs, les statues trônent sur la neige des sommets dans la lumière dorée qui baigne le séjour des divinités. Elles attendent, mélancoliques, le retour des fidèles dont la croyance, seule, peut leur redonner de la vie et de la puissance.

• la Galerie des immortels montre en photos des exemples de diffusion dans le monde des fontes d’art:
Deux cadres photos numériques permettent en trois minutes de
– jeter un coup d’œil plus détaillé sur Santiago du Chili, ville où de nombreuses fontes du Val d’Osne ornent la cité
– revisiter le Péplum, forme cinématographique qui, de 1900 à 1960, a mis sur pellicule ce qui, avant, se racontait en statues.

• La nymphe parle… vidéo de 12 minutes: la statue (modèle en plâtre signé Leclaire) raconte sa vision de la vie des dieux… Confidences, méditations, commentaires…

Un numéro de la revue Fontes à paraître fin juillet approfondira cette histoire particulière où la fonte d’art s’est parée de la mythologie, s’est habillée (ou déshabillée) de toge, de Péplum…


Le contexte:

Cette rencontre de l’art antique et de la sculpture a duré quatre siècles, des Guerres d’Italie à la première guerre mondiale.

> François 1er échoue en Italie (battu et prisonnier à Pavie), mai revient ébloui par la Renaissance italienne et la beauté de l’art antique qui surgit de fouilles, des travaux menés par les ducs de Florence et les papes.
Il n’a de cesse de faire de Fontainebleau une nouvelle Rome peuplée de statues antiques et de copies achetées à prix d’or…
> Louis XIV aménageant Versailles veut avoir la plus belle collection de statues, achète, fait copier, fait créer des statues « à la manière de » par les plus grands de royaume: Puget, Coustou, Coysevox et le Chaumontais Bouchardon.
> La Révolution française crée l’atelier des moulages du Louvre qui diffuse des plâtres aux artistes qui s’en servent comme modèle, aux musées de province ou de l’étranger (exposer une copie n’est pas à cette époque infamant) et aux éditeurs, les fondeurs de bronze et de fonte qui achètent sous le second empire des dizaines d’œuvres pour le mettre au catalogue et les vendre à leurs clients.
> La copie d’antique ou des statues imitées elles-mêmes de l’antique prend une ampleur inégalée: pour les uns, c’est afficher sa culture, pour d’autres, c’est affirmer la fidélité aux valeurs (Empire pour les Napoléoniens, Grèce démocratique pour les Républicains) pour tous, orner l’espace public de belles œuvres (souvent dénudées, ce qui ne gâte rien). Chacun y trouve ses valeurs en fonction de ses propres attentes.

Mais le style s’épuise à force d’avoir été usé: le Réalisme prend le dessus accompagnant la montée de la République industrielle (comme en littérature, avec Maupassant, Zola…) l’art nouveau en 1900 n’utilisera que le modèle végétal, sans allusion à l’Antiquité.
Les dernières formes antiquisantes seront, dans les monuments aux morts, les Victoire ailées, les palmes du martyr… Rien que du traditionnel.

En France, l’Antique a prospéré au XIXe siècle pour deux raisons majeures:
– Le recours à l’Histoire éternelle est utilisé par des régimes « usurpateurs » qui ont besoin d’asseoir leur légitimité: et au XIXe siècle, jusqu’à la République, ils ont peu ou prou tous dans ce cas: les Révolutions, la Restauration, les deux Empires…

– Montrer des figures mythologiques évite de faire appel à au réalisme, au « vécu »: ainsi, pendant longtemps, l’Industrie, le travail… sont des jeunes hommes, plus ou moins éphèbes, qui n’ont jamais fait le moindre effort. Il faut attendre la fin du XIXe siècle pour voir des vrais ouvriers en bronze ou en fonte…

En Amérique latine où les collections sont importantes, les régimes politiques sont influencés par les idées d’Auguste Comte: « Ordre et Progrès »: installer des statues antiques, c’est se raccrocher à la culture européenne et trouver, derrière les allégories, la Grèce antique, celle de la Raison, du Logos, de la démocratie.

Donc, finalement, avec les mêmes modèles, deux démarches politiques différentes…

DP

  • Réalisée par l’ASPM
  • Scénographie et vidéo: Dominique Perchet
  • Éclairage: Jean-Marie Peigne
  • Voix de la vidéo: Patricia Gury

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