A propos de pianos : revue de presse : Steinway et le marché du piano…

Les fonderies du nord de la Haute-Marne ont abondamment produit des cadres de piano en fonte. Ceci a été raconté à propos d’Alllichamps.

Voir ici

> https://www.fontesdart.org/cadres-de-piano-la-fonte-et-la-puissance/

Dossier – Les cadres de piano : une spécialité de la fonderie d’Allichamps – Michel Traizet (17 pages) in Fontes n° 103

Dans un tout autre registre, le Monde publie le 2 mai 2017 un grand article sur Steinway, l’un des grands rescapés de cette industrie d’art.

Nous extrayons ceci :

5120815_6_7649_assemblage-d-un-piano-steinway-dans-les_571c4be930a50086452d9e900bf443f9“La géographie de ces amateurs d’instruments évolue : pour la première fois en 2016, le chiffre d’affaires en Asie a dépassé celui réalisé aux Etats-Unis. Sur les 11 500 pianos produits l’an dernier sur les deux sites de New York et Hambourg, la moitié ont été achetés en Asie, essentiellement en Chine, où l’on compterait plus de 40 millions de jeunes élèves… Steinway ne commercialise pas seulement des pianos à queue [155 000 euros le piano de concert ] et demi-queue mais aussi ceux de gammes moins chics et moins inaccessibles financièrement, les Essex (vendus tout de même 36 000 euros l’unité) ou encore les pianos droits Boston (7 500 euros).

Après des heures de gloire, le marché du piano a été furieusement malmené. Rien qu’en France, Pleyel, fondé en 1807, a vécu une lente agonie, ponctuée par cinq dépôts de bilan en trente ans, avant de fermer définitivement ses ateliers fin 2013. Il faut se souvenir qu’en 1848 Paris accueillait 193 facteurs de pianos… Moment béni au cours duquel la capitale française était joliment surnommée « Pianopolis » par le compositeur allemand Giacomo Meyerbeer… Dans la lutte à couteaux tirés que se livraient les facteurs français et britanniques (Broadwood, Pleyel, Erard) contre leurs homologues allemands et américains (Bechstein, Steinway), ces derniers ont pris l’ascendant. La crise de 1929 opérera un tri sévère parmi les acteurs les plus fragiles de ce secteur, avant que, dans les années 1960, la déferlante des pianos japonais modifie en profondeur les habitudes des musiciens. Fabriqués en série et à des coûts limités, ils ont envahi la planète et démocratisé la pratique du piano.

Dans ce contexte, Steinway – qui reste en compétition avec un petit club fermé composé de l’allemand Bechstein, l’italien Fazioli ou l’autrichien Bösendorfer – a investi dans la technologie en déposant un nombre record de brevets (plus d’une centaine). Et surtout a noué des alliances indéfectibles avec « ses » artistes, ceux qui ont de tout temps promu la marque. L’entreprise a démontré là un talent commercial précurseur. Après Richard Wagner et Franz Liszt, ses premiers « artistes Steinway », la direction se targue d’avoir aujourd’hui sous contrat 94 % des pianistes concertistes. Soit quelque 1 800 artistes aussi différents qu’Alfred Brendel, Daniel Barenboim, Grigory Sokolov, Lang Lang, Hélène Grimaud, Keith Jarrett, Diana Krall, Billy Joel ou Gianna Nannini.

Trois ans de travail pour un piano

Le savoir-faire reste essentiel. Fabriquer un piano Steinway nécessite trois ans de travail. Dans l’usine d’Hambourg, située dans le quartier de Bahrenfeld, différentes essences de bois – l’acajou africain, l’érable du Canada, le pin d’Allemagne, le bouleau de Finlande, l’épicéa, le hêtre, le palissandre… – sont stockées dans d’immenses hangars pendant deux ans. Sur ce site où le visiteur est accueilli par le portrait photographique en pied du fondateur, 350 ouvriers spécialisés, presque tous des hommes, s’attellent chaque jour à mettre en chantier cinq nouveaux pianos de concert. Enrouler de gigantesques planches d’érable sur un moule. Choisir le bon morceau d’épicéa pour la table d’harmonie. Tendre les cordes. Laquer le piano. Tester le clavier dans des chambres insonorisées. Piquer le feutre du marteau… Au total, il faudra ajuster 1 200 pièces. Ces techniciens ultra-spécialisés, généralement occupés à la même tâche, « sont payés 28 euros de l’heure », affirme M. Zimmermann.”
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/economie/article/2017/05/02/nouvelle-partition-pour-steinway_5120816_3234.html#Rsc8dOgX2JqWhxUC.99

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