Fonte et cuisson par Jean-Marie-Moine

Colloque international Les modes de cuisson alimentaire du feu originel à la vaposaveur : techniques, matériels, rituels et alimentation de la Préhistoire au XXIe siècle, Université François Rabelais, Tours, 23-25 novembre 2010. Jean Marie Moine – Paru dans Fontes N° 81  – avril 2011

Fonte et cuisson dans la production : des fonderies de Haute-Marne et de Meuse des années 1860 aux années 1930

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La poterie culinaire et les appareils de cuisson occupent une place importante dans les catalogues des fonderies haut-marnaises et meusiennes à partir du milieu du 19e siècle. Ce n’est en rien une originalité géographique. En Franche-Comté, par exemple, un certain nombre de forges se sont reconverties dans la fonderie de seconde fusion après 1855, avec notamment une spécialité de fourneaux en fonte . Jean-Baptiste Godin a produit des cuisinières à houille. Pour le Centre on peut citer l’usine de Rosière (Cher). Pour les Ardennes Arthur Martin à Revin… Il y a aussi des exemples à l’étranger . Quant à mesurer cette importance c’est difficile. Pour certaines usines cette catégorie de la fonte utilitaire a occupé une place majeure : la poterie à Cousances-aux-Forges, les appareils à Dommartin-le-Franc. Pour d’autres, comme au Val d’Osne, elle s’est mêlée à une production d’objets extrêmement diversifiée. Calculer la superficie occupée par la fonte de cuisson dans les catalogues n’aurait pas grand sens, pour la raison susdite et parce que la fonte d’ornement et d’art, avec sa diversité infinie, se taillait souvent la part du lion. Quant à sa proportion dans les chiffres d’affaires, là encore très variable, on ne dispose pas de données. Elle était probablement élevée, tout ménage ayant vocation à acheter des marmites et une cuisinière, à la différence des fontes d’ornement qui supposaient en général davantage d’aisance financière. En revanche le marché était soumis à une concurrence plus vive et ses horizons géographiques étaient certainement moins vastes. Mais il s’étendait au moins jusqu’à Paris où certaines entreprises avaient des magasins de vente.


 

Catalogues consultés

S.A. des Hauts-fourneaux et Fonderies du Val d’Osne, s.d. (vers 1865) Haute-Marne

Hauts-fourneaux, Fonderies et Ateliers de construction de Tusey. Ed. Zégut, s.d. (vers 1870) Meuse

A.Durenne. Hauts fourneaux et fonderies à Sommevoire, s.d. (avant 1889) Haute-Marne

Hauts-Fourneaux et Fonderies d’Allichamps. L.B. Viry, 1893 Haute-Marne

Salin et Cie. Dammarie et Ecurey, 1897-1898 Meuse

S.A. des Fonderies de Saint-Dizier, 1899 et 1909 Haute-Marne

Fonderies et Emailleries de Dommartin-le-Franc, 1899 et vers 1930 Haute-Marne

Reveilhac-Suppot et Cie (Montreuil-sur-Blaise), 1905 Haute-Marne

S.A. des Haut-fourneau et Fonderies de Cousances-aux-Forges, 1930 Meuse

Etablissements Champenois, 1930 Haute-Marne et Meuse


Le sujet a été déjà abordé dans le n° 8 de Fontes, février 1993, par Dominique Perchet : « Du feu à l’âtre à la cuisinière. Le feu enfermé », p.3-8.

Une exposition: Noir de fonte, leur a été consacrée en 2008 au Musée départemental A. et F. Demard, à Champlitte (Haute-Saône).

Jean Claude Renard, L’âge de la fonte. Un art, une industrie 1800-1914, 1985, p. 188.

En Touraine les premières cuisinières sont apparues dans les années 1880 dans les ménages aisés. Leur installation n’est devenue systématique qu’après 1930 dans les campagnes, avec une transition associant feu à l’âtre et feu continu des appareils de cuisson. Arlette Schweitz, « Changer de cuisine en Touraine », dans Jean Peltre, Claude Thouvenot (dir. de), Alimentation et régions, 1989, p. 157-173.

J.F.F. Queinoz, « La ¨ Companhia de Artefactos de Metais ¨. Une fonderie pionnière à Porto (1837-1852) », Fontes, n° 78, septembre 2010, p. 17-25.

Elle disparaît de l’édition 1909. Une originalité des Fonderies de Farincourt : les cuit-pommes, chenets creux équipés d’un tiroir.

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