Expositions universelles : Les identités au défi de la modernité (et la fonte d’art)

Vient de paraître :  2014 Christiane Demeulenaere-Douyère et Liliane Hilaire-Pérez (dir.)

Sommaire simplifié

  • De la promotion des produits nouveaux à la muséificatIon du progrès
  • Le passé recomposé
  • Entre émancipations et hégémonies politiques
  • Les sources de l’histoire des expositions universelles

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Domaines : Histoire | Histoire contemporaine
Sciences | Histoire des sciences et des techniques

Collection : Carnot – Format : 15,5 x 24 cm Nombre de pages : 234 p. Illustrations : Couleurs et N & B

ISBN : 978-2-7535-3391-2 Disponibilité : en librairie  – Prix : 19,00 €


Présentation de la partie Fonte d’art

Résumé de la communication (source : PUR)

Les expositions, arènes de la compétition

Émergence et reconnaissance de la fonte d’art dans les expositions

Dominique Perchet

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Remise des prix de l’exposition universelle de 1855

Résumé

L’émergence de la fonte d’ornement avait été grandement aidée par la Société d’encouragement ą l’industrie nationale (SEIN) et ses expositions. Les expositions internationales permettent aux fondeurs de fer d’accroître leur visibilité, de faire connaître leur savoir-faire et d’élargir leur clientèle, notamment ą l’étranger. De 1851 (Londres) à 1900 (Paris), les fonderies ont fait de leurs stands autant de vitrines, laissant sur place de grandes réalisations emblématiques qui prolongent leur présence.

Alors que les histoires de la fonte d’ornement déroulent habituellement une chronologie fluide qui épouse les progrès de la production, cette recherche vise à mettre en évidence une structuration où interviennent d’autres acteurs, avec des rapports de force souvent conflictuels. De 1700 à 1914, peuvent être distingués trois « dispositifs », bornés par des ruptures qui modifient les

conditions de production et de réception de la fonte de fer. La fonte d’art peut alors être lue comme un reflet des choix techniques, industriels, politiques de la société et les expositions en sont la vitrine et le champ clos.

Mots clés : analyse structurale, exposition internationale, fonderie, fonte d’art.

Abstract

The emergence of ornamental cast iron had been greatly helped by the Société d’encouragement ą l’industrie nationale (SEIN) and the national exhibitions organized during the first half of the 19th century. The international exhibitions allow iron casters to increase their visibility, to show their skills as well as to build up a larger clientele especially abroad. From 1851 in London

to 1914 in Paris, foundries had stands displayed as showcases and left behind great emblematic works witnessing their presence. While the ornamental cast iron history is usually told through a smooth chronology that fits closely with the production development, this research aims to highlight a structure where other protagonists intervene, often creating a relationship

of conflict. From 1700 to 1914, three apparatus (“dispositifs’’) can be identified, marked by moments of crisis modifying the conditions in which cast iron is produced and received. Artistic cast iron can then be seen as a mirror of the choices the society made technically, industrially and politically, a showcase and a combat area that the exhibitions represent.

Key words: cast iron artworks, foundry, International Exhibition, structural analysis.

L’auteur

Dominique Perchet (IEP Paris, géographe, doctorat de 3e  cycle, 1973) a été consultant en prospective territoriale et aménagement urbain. En marge de ses activités professionnelles, il travaille sur l’histoire de la fonte d’art dans le cadre de l’Association pour la sauvegarde et la promotion du patrimoine métallurgique hautmarnais (ASPM) qui édite la revue trimestrielle Fontes, et le Réseau international de la fonte d’art (RIFA) ([www.fontesdart.org] ; base de données [www.e-monumen.net] du RIFA, 6 500 fiches en ligne). Il a publié récemment : « Un site Internet consacré aux fontes d’art et à la sculpture métallique : les bases de données Monumen et Volumen », dossier « Métal dans l’architecture », Monumental , Éditions du patrimoine, 2nd  semestre 2010 ; « La fonte d’ornement au xixe  siècle. Séduction, désamour et retrouvailles de l’art et l’industrie », L’Archéologie industrielle en France , Cilac, no  57, décembre 2010 ; Aux origines de la fonte d’art , hors-série no  2, Fontes , janvier 2012 ; « Le patrimoine industriel à l’épreuve : panne du désir… ou manque de moyens ? », colloque de Guérigny des 19 et 20 octobre 2012 consacré au patrimoine des petites villes industrielles. Contact : [dominiqueperchet@gmail.com].


 

4e de couverture

Les expositions universelles Christiane Demeulenaere-Douyère et Liliane Hilaire-Pérez (dir.)

2014 Presses universitaires de Rennes www.pur-editions.fr

Au sein d’une abondante historiographie sur les expositions universelles souvent tournée vers l’étude de leur organisation, de leurs enjeux économiques et de leurs impacts artistiques, architecturaux et urbanistiques, les dimensions culturelles et identitaires suscitent actuellement l’attention des chercheurs. Ce courant participe de l’intérêt pour l’idée de modernité

au xixe siècle – technique, économique, sociale, culturelle, politique – comme enjeu fédérateur, mais aussi conflictuel, autour duquel les participants ont construit leur identité. C’était le sens du colloque tenu à Paris en 2012, dont cet ouvrage est issu.

Déjà, l’exposition présentée aux Archives nationales en 2010 sur l’exotisme dans les expositions universelles posait avec acuité la question de la construction des identités dans ces manifestations traversées d’ambitions contradictoires, universalistes et impérialistes, auxquelles s’ajoutent les objectifs commerciaux justifiant la promotion de cultures peu familières aux Européens ou de civilisations disparues. Ces ambivalences expliquent que, d’un côté, les historiens aient développé des études sur l’institutionnalisation des sciences de l’homme dans ces manifestations à travers le musée des Antiquités nationales, le musée de l’Histoire du travail, les expositions d’ethnographie du Trocadéro, l’exposition rétrospective du Travail et que, de l’autre, ils aient scruté les interférences entre cet universalisme et ces hégémonies jusque dans les expositions coloniales, elles-mêmes sources de collections anthropologiques et ethnologiques.

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